Magazine Journal intime

Théatre et divinités

Publié le 30 octobre 2009 par Alainlecomte

Beautiful days in Paris… mardi soir : théâtre et mercredi : expo.

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Le théâtre ? J’ai toujours aimé l’Atelier, sur sa petite place Charles Dullin, derrière trois platanes et deux bistros bien parisiens. Ce soir-là, deux femmes d’une soixantaine d’années donnaient le spectacle… à l’extérieur, l’une insultant l’autre, c’était saisissant. Elle l’insultait… parce que l’autre, disait-elle, était une femme seule ( !), crachant sa haine du célibat comme… malédiction de Dieu ! Dialogue tragique et pourtant distrayant pour les spectateurs arrivés en avance.

Le spectacle lui-même, le vrai, opposait aussi deux êtres, mais un homme et une femme. La femme, quelle femme, puisqu’elle était jouée par Nathalie Baye. L’homme était Pascal Bongard. Dans une pièce de l’auteur norvégien Jon Fosse (Hiver). Une rencontre improbable disait le programme. Un homme, une femme. Un banc. L’homme s’asseoit, une femme vient, l’homme se lève et la femme l’interpelle. « toi, oui, toi, toi là, toi, pas un autre, toi… ». Qui est-elle ? Qui est-il ? Lui, on saura par la suite qu’il est marié, deux enfants. Mais elle ? est-elle folle ? On n’en saura rien. Ces deux là en tout cas se rencontrent et quittent tout l’un pour l’autre. Nathalie Baye use magnifiquement des octaves de sa voix. Elle n’a pas besoin de la forcer, elle peut parler tout bas, comme un feulement. Sa voix fait passer un courant électrique. Pascal Bongard est très bon aussi, il sait éclater d’un petit rire qui fait entendre, presque entendre, la folie. Ceci dit, Jon Fosse, ce n’est pas Marguerite Duras, quand même, et c’est bien dommage…

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Mercredi, je vois Teotihuacan à Branly. Si vous vous mettez en état de réceptivité totale, ce genre d’expo vous absorbe. C’est une descente dans le gouffre de nos origines barbares, quand on offrait des sacrifices humains aux divinités et qu’on avait même inventé d’enlever la peau des suppliciés pour en vêtir les prêtres honorant la divinité Xipe Totec

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Ville somptueuse de Teotihuacan, une centaine de millier d’habitants, des temples luxueux et puis un jour, le vent qui tourne, les habitants des lieux ont décidé de tout détruire, de tout murer : vous n’honorerez plus ces dieux, ils sont maudits. D’autres villes naîtront plus loin.

Amour, religion, migrations… on a toujours le sentiment qu’on se heurte à un mur dès qu’il s’agit de comprendre l’humain.


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