Une semaine pas comme les autres
Je m’étais pourtant promis de ne plus toucher un pot de peinture après avoir osé l’aventure du crépi. Traumatisée par cette expérience, je ne pouvais que pousser des cris d’orfraie à la vue d’un pinceau. Mais, à quoi servent les promesses prises sous la coupelle de l’énervement ? A rien, alors j’ai tenté l’impossible. Témérairement, j’ai défié l’escalier et pas n’importe lequel. Non pas quelques marches cachées derrière une porte ou au fond d’un cagibi, mais l’unique et le seul escalier de la maison visible aux yeux de tous. J’y ai laissé beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et beaucoup de peinture … Depuis mercredi soir, il n’est tout à fait sec mais le résultat n’est pas si mal pour la novice que je suis.
Et toujours sous l’emprise de Françoise Sagan, j’ai picoré des articles qu’elle avait publiés dans différentes revues. Comment rester impassible face à cette femme sémillante qui a œuvré pour le droit des femmes ?
Je l’admire pour cette raison comme toutes autres femmes engagées qui n’ont jamais cessé de croire et de se battre par pour notre liberté à toutes.
Liberté… un mot qui demeure encore un rêve pour beaucoup d’entre nous.
Ce matin, j’ai entendu à la radio que des femmes étaient condamnées à 20 coups de fouet chacune pour le port d’une tenue indécente.
Ce n’est pas une histoire extraite d’un quelconque manuel obscur et ancestral ou d’une fabulation issue de l’imagination d’un esprit tordu.
Il ne s’agit pas non plus de femmes qui se sont promenées nues comme des vers dans un endroit public.
Abasourdie, sonnée, j’ai dû admettre cette effroyable vérité : la loi Soudanaise punit de flagellation quiconque "qui commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents". Les policiers regardent à deux fois la femme qui porte un pantalon. Le dit pantalon leur paraît trop serré ou alors trop court ? La femme peut être arrêtée et être condamnée à subir jusqu’à 40 coups de fouet pour sa tenue jugée choquante, outrageuse. L’année dernière, c’est près de 43 000 femmes qui ont arrêtées au Soudan sous prétexte de leur tenue vestimentaire.
Pendant ce temps, en France comme dans d’autres pays, les paires de seins et de fesses sont placardées sur des affiches, affichées dans les revues, vues à la télé pour nous vendre de l’eau ou une voiture…
Alors, je vais crier mon révolte à ma façon en écrivant... Ce ne sera peut-être qu’une goutte d’eau mais il arrive quelquefois que toutes les minuscules gouttes forment une étendue puissante.