Magazine Journal intime

J'ai testé « tournage TV »

Publié le 01 novembre 2009 par Anaïs Valente

Un tournage TV, c'est un peu comme un fantasme : on imagine tout et n'importe quoi.

Alors quand Plug m'a contactée pour avoir de bonnes adresses « lifestyle » à Namur, je me suis fait un plaisir de dresser une petite liste de mes endroits favoris (après avoir tenté de comprendre ce que « lifestyle » voulait dire bien sûr, en grande ringarde que je suis), que j'ai envoyée, en demandant si je pouvais être présente sur le tournage, alleye une fois, please, je serai discrète, j'en parlerai sur mon blog, j'ai envie de voir l'envers du décor, ça serait trop cooooooool...

Aussitôt demandé, aussitôt accepté.

Le jour J, je me suis habillée en noir, passque c'est bien connu, le noir ça amincit.  On me verra pas à l'image, mais on sait jamais hein, autant être en noir.

Le rendez-vous est fixé à l'aube et, ne me demandez pas pourquoi, je m'attends à voir des tas de camionnettes Plug RTL, avec des barrières nadar, un personnel de malade, une foule en délire avide de sensations fortes et curieuse de tout.  Je m'attends à devoir me frayer un chemin dans cette foule, en brandissant ma carte de visite anaïssienne, telle une star qui monte les marches rouges à Cannes.

Ben non.

Que nenni.

Pas de barrières nadar, pas de camionnettes, pas de foule en délire.

Juste moi, la princesse au petit pois (tenancière de la boutique du même nom), un cameraman, un photographe de Flair, Lise-Marie, journaliste de Flair et la responsable de Plug, Françoise.  Une toute petite équipe bien sympa, avec laquelle je fais rapidement connaissance, car le travail les attend.  On n'est pas là pour chômer.

Première étape donc, La demoiselle au petit pois, une minuscule petite boutique verte comme un pois, dans laquelle siège Delphine, belle comme un cœur, avec des cheveux de feu et une énergie folle.  Elle est un peu stressée, et il est décidé que je ferai de la figuration durant les premières scènes, ce qui nous permet de blablater et de faire connaissance durant les préparatifs, relativement longs.  Sympa comme tout, cette petite causette.  Nous discutons un long moment bien agréable, avant que je ne m'installe dehors durant le tournage.  Et là, j'observe : les pigeons qui se baladent, les blouses à 300 euros dans la boutique d'en face, une superbe femme hypra élégante qui s'avère être la vendeuse de la boutique d'en face, CQDF, encore des pigeons et le froid qui me terrasse.  Il est long le tournage, alors je rentre et je me réfugie à l'étage, ce qui me permet d'observer la rue par la fenêtre : des bandes d'ados qui passent et repassent, intriguées, un troupeau de petits vieux qui stagnent et restagnent, intrigués aussi.  Et moi, qui admire la marchandise.  Des trucs géniaux : des cartes, des carnets « pour idées folles et saugrenues » (c'est fait pour moi non ?), un parapluie extraordinaire, des boîtes fleuries sur lesquelles je bave comme un escargot namurois.  Plein de photos plus bas, et le blog de la demoiselle au petit pois ici. 

Voilà mon vrai vrai vrai coup de cœur, tant au niveau des produits proposés que de la patronne qui est aussi adorable que jolie.  Rien que le nom de la boutique sonne comme un conte de fées, alors je ne peux qu'aimer.  Si vous avez un cadeau à me faire vous savez où aller.... (je dis ça je dis rien hein, mais les boîtes du second, et le parapluie du rez, et le carnet pour idées folles et saugrenues...).

Le tournage se termine et nous gagnons l'endroit suivant, La case de l'oncle Sam, un lieu qui dépayse, où l'on se promène dans le sable (en plein Namur, faut le faire).  Une boutique petite, mais qui regorge de trésors directement importés des pays chauds : bijoux, lampes, objets de déco, plats...  Là encore, je fais un peu de figuration, enfin surtout mes jolies bottes Pataugas, chargées de marcher et marcher encore sur le sable fin...  Une suspension en forme d'étoile me fascine, et un scénario catastrophe nait immédiatement dans mon cerveau dérangé : elle tombe sur Lise-Marie, sa pointe acérée lui transperçant le crâne, le sang gicle sur le sable immaculé, ambulance, hôpital, je vous passe les détails sordides.  La suspension ne tombe finalement pas (c'en est presque dommage non ?), mais j'évite à tout prix de passer en-dessous, ça vaut mieux.  Je me consume de désir pour une lampe rose, j'achète ou j'achète pas ?  J'achète pas, et je sors du magasin durant le tournage, ce qui me permet de refouler les visiteurs, afin de maintenir le silence.  Je me sens investie d'un rôle important, ben quoi, hein, c'est quasi comme si je faisais partie de l'équipe hein.  Non ?  Bon, ok, ça va, on peut rêver.  Le patron nous offre un choli savon lors de notre départ : merci patron, très gentille attention je trouve.

Après ce second tournage, il commence à faire faim.

Ça tombe bien, car la destination suivante, c'est Le temps des cerises, un resto hypra célèbre de Namur, que je connais sans jamais y avoir mis les pieds.  C'est cool, ce tournage, ça me permet de redécouvrir ma ville, et de l'apprécier de plus en plus (si c'est possible, vu comme je l'aime d'amour).  Les lieux sont petits, cosy, et plein de signatures et dessins de stars : Emile Dequenne, Kroll, Jesaisplusqui, Unechanteusecélèbre,  Unacteurtoutbeau, et j'en passe...  Les cerises sont partout, jusqu'à la partition reprise sur le set de table, que j'emporte avec l'espoir de savoir le jouer sur mon piano tout beau tout nouveau.  Le patron est joyeux, et après le délicieux lunch (quiche succulente, tendre poisson et gâteau au chocolat maison, rhaaaaaaaaa), le tournage commence, sous le regard des clients.  Dans la cuisine, une énorme casserole écœurante de cassoulet termine sa cuisson.  Je ne sais pas pour vous, mais les portions gigantesques de nourriture me donnent souvent des envies de vomir, car trop c'est trop.  Juste avant notre départ, le patron nous offre un petit péket.  Le premier péket de ma vie.  Dingue, je sais.  J'ai déjà bu des tas de pékets, of course, mais jamais du nature.  Que de l'aromatisé ou de l'ersatz.  Cette fois, c'est la bonne.  Ça arrache, le vrai péket.  C'est pas si mauvais que ça, le vrai péket.  A la santé des adorateurs de péket, ils se reconnaîtront, même là-haut.   Pour découvrir cet endroit typiquement namurois.

Après un petit détour sur le pont de la rue du pont (comment ski s'appelle celui-là ?) pour une séance photo pour les deux pages de Flair (à acheter jeudi, don't forget), destination suivante : Fleur de soi, un endroit voué à la zenitude et au respect de soi : massages, séances diverses et variées.  Le lieu est neuf et joli comme tout.  Les tables de massage me font de l'œil, mais elles sont déjà occupées, diantre, pas de bol, moi qui espérais être invitée pour un petit massage de derrière les fagots.  C'est à cet instant que mon appareil photo décide de faire grève, le vilain pas beau.  Il avait commencé sur le pont, mais j'avais pas remarqué.  Je suis donc contrainte de continuer sans lui.  On nous propose un test couleur : choisir une carte au hasard et la couleur reprise au verso détermine un état d'esprit.  Nous y passons tous, et les résultats sont surprenants.  Moi paraît que je suis hypersensible.  Non, m'enfin, c'est faux,  test à la noix, pense-je, la larme à l'œil et le cœur en lambeaux.  Pour les résultats des les autres, je ne vous dirai rien, confidentialité oblige, of course...

Dernière étape du tournage : le Friends.  Enfin un endroit spacieux, ce qui semble réjouir l'équipe de tournage, qui n'a de cesse de dire que Namur est une ville pour nains de jardin.  Un petit coca light, une petite discussion avec un des patrons, lequel insiste sur l'obligation de ne pas filmer le sol (ah ah ah, je ne pouvais m'empêcher de le dire hein, il le fallait, car c'était un peu obsessionnel, il faut le dire, et puis passque l'accueil, là-bas, c'est bof bof bof, chuis déçue de chez déçue, mais soit), et moi qui m'avachis sur mon siège... pas pour longtemps, car tout à coup, là, de suite, c'est à moi...

à MOI !

Me voilà traînée sur un banc, en plein milieu du piétonnier et de la foule (et keske ça caille sur un banc en octobre vers 17 heures), pour l'interview.  Je tremble d'angoisse, j'aime pas ça moi, être interviewée.  Mais après une si chouette journée, l'ambiance est bonne et je suis finalement relativement à l'aise pour parler de mes bouquins.  L'interview se passe bien... enfin après que le caméraman ait fait tomber sa caméra (c'est moi qui porte la poisse, c'est clair, vu toutes les catastrophes que j'ai engendrées ces derniers temps : les ampoules qui meurent, les chaises Ikéa incomplètes - Ikéa, on va aller au tribunal, je te le certifie, les bulex qui chauffent plus, les volets qui s'écroulent, et maintenant les caméras qui tombent) et après qu'il ait dit, en fin de tournage, « oups, y'a un blème, faut recommencer », kwwwwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa... !!!!????   On recommence donc, et je bafouille durant la scène de « que faire avec une courgette », vu que je dis « que faire avec un concombre », grossière erreur (à mon avis, cette scène sera coupée au montage, c'est pas très sérieux de parler courgettes à une heure où les enfants sont pas couchés).  Une petite ado me suit à la trace, vais-je signer mon premier autographe ?  Nan, mais elle me demande où se procurer mes livres.  Mes blablas semblent donc lui avoir donné envie de les lire, c'est bon signe non ?  Et c'est chez Papyrus qu'on les trouve, rue Bas de la Place, la rue en face du parking de l'Inno, pour info.

Voilà, c'est fini, terminado, finito.  C'était cool.  C'était amusant.  C'était original.  C'était inédit. 

Et c'est tout à l'heure, en version animée, sur Plug RTL.

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