Si tu me croises un jour, j’espère que ce sera autour d’un verre. J’espère que la musique sera bonne et la compagnie aussi, parce que alors, ce sera peut être un tout petit peu flirter avec le bonheur.
En m’alcoolisant hier j’ai pensé à tous ces gens célèbres ou pas, avec qui je voudrais prendre un verre. Pétrir le monde en silence. Parler de nos amours passées et celles à venir. Je me suis souvenu de tous ces verres vidés pour travestir un peu mes idées, m’accommoder aussi de mon passé.
J’ai bu en pensant que je la prendrais bien dans mes bras. Et que non, je ne lui achèterai pas des roses. C’est bien trop pale une rose. Bêtement belle et tellement lisse. Non, demain j’irai chez maman lui acheter sa plus belle orchidée. Parce que l’orchidée a l’élégance d’être complexe en plus d’être admirable ; elle a une exigence qui la rend résistante malgré son apparente fragilité.
Et puis j’ai bu comme un clown se maquille un sourire. Las d’avoir trop fait rire d’enfants, il cache ses traits tirés et appréhende déjà le moment où en se démaquillant, il constatera avec effroi qu’il ne sourit pas.
Je lève mon verre à l’amitié, trinque à l’amour. Pense que quand je serai passé de l’autre coté, on ira boire un verre avec mes nouveaux amis. On parlera d’avion avec Brel et St Ex., j’allumerai mes clopes avec les mégots de Gainsbourg et si je croise Maryline, on demandera à Barry de nous chanter un truc qui fait battre le cœur un peu plus fort. Avec les copains, on parlera des emmerdeuses qui nous ont bouffé la vie. Mais putain, qu’est-ce qu’on était vivant !
Alors oui, je veux être vivant, lever mon verre encore, à m’en faire péter les neurones. Je veux des rires, des larmes, des lèvres sucrées, sa peau contre la mienne : de la vie bordel.