degré IV, CXXVII (116)
Publié le 03 novembre 2009 par Moinillon
Lorsqu’on fait
des reproches à un mauvais moine, on le voit de suite triste et de mauvaise
humeur, ou bien il se jette lâchement aux pieds du supérieur qui lui fait des
remontrances pénibles, afin de lui présenter mille excuses. Mais en s’humiliant
ainsi, c’est moins dans le désir de pratiquer l’humilité et la soumission que
pour mettre fin à une scène qui le fatigue. Si, donc, on vous mortifie par des
reproches amers, sachez garder un silence salutaire, et supporter avec une
patience courageuse qu’on applique à votre âme le fer et le feu des corrections
sévères, lesquelles vous purifieront et répandront dans votre esprit des
lumières abondantes; et lorsque votre médecin spirituel aura terminé son
opération, prosternez-vous à ses pieds pour lui demander pardon et vous excuser
: car si vous le faisiez dans le moment qu’il vous reprend avec zèle, il
pourrait fort bien ne pas vous écouter, et même vous rejeter.
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse
et toujours louable obéissance»