Magazine Journal intime

Mères et Filles

Publié le 03 novembre 2009 par Araucaria
http://www.lesfilms.org/photos/affiches/2009-aff,meres-et-filles.jpg
Ce film, je ne voulais pas le manquer. Peut-être pour enfoncer plus le clou, me faire plus mal, saigner davantage. J'en ai lu des livres sur le sujet, des articles dans les magazines, des confessions dans les rubriques de "courriers du coeur". Aucun cas n'est semblable, mais à chaque fois lorsqu'il y a une déchirure entre une mère et une fille, une rupture, un non-amour affiché, cela fait mal, très mal.  Les victimes ne remontent jamais la pente. Elles sont comme ces oiseaux blessés qui ont reçu un plomb dans l'aile, qui souffrent, qui saignent, qui ne comprennent pas, et qui se raccrochent à tout espoir, tout geste, toute offre d'amour, d'amitié, d'affection, sincères ou intéressés. A chaque échec, à chaque fiasco, désillusion, mensonge, tromperie, la plaie s'ouvre à nouveau et fait souffrir. Cette plaie, elle restera à vif, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, de la naissance à la mort.
Et puis, lorsqu'il y a eu des rapports tendus entre une mère et une fille, quels peuvent être les rapports de la fille qui devient elle-même mère d'un enfant de sexe féminin? Les souffrances, les non-dits, les secrets, la dureté, l'absence d'amour, ne sont-ils pas des tares qui vont se transmettre de génération en génération? La fille mal aimée, rejetée, va t'elle avoir la force de donner de l'amour à sa fille? Où va t'elle le trouver cet amour quel n'a jamais reçu et auquel elle ne croit plus? Il faut devenir inventive. Faire abstraction de sa vie, ne pas se regarder, ne pas s'aimer, survivre en offrant sa sève aux autres. Donner de soi le plus possible, s'épuiser à donner, tout... son temps, sa patience, son écoute, son sang, tout, jusqu'au bout pour garder l'espoir illusoire qu'un peu d'amour, même anonyme, vous sera accordé en retour... S'accrocher à cet espoir, parce qu'un être humain ne peut jamais s'épanouir en sachant qu'il n'est pas aimé.
Ce film dont les images sont très belles mais nostalgiques est porté par une magnifique partition. Beaucoup de flash-back sur les années 50... Une petite ville de Gironde posée au bord de l'Atlantique. Une jeune femme "qui a tout pour être heureuse" quitte le domicile conjugal en abandonnant ses deux enfants. Dans ces années 50, dans cette province, dans ce milieu aisé, sa conduite est scandaleuse.
Le mari brûlera toutes ses affaires, ne gardant aucun souvenir, aucune photo. Un secret de famille douloureux pour tous, éternellement douloureux, et un sujet tabou aussi.
Trois femmes, trois générations : mère, fille, et petite-fille...
La petite-fille (Audrey) âgée d'une trentaine d'années et vivant au Canada, revient se ressourcer chez ses parents, et tenter de trouver une solution à ses problèmes. Les rapports avec sa mère, médecin (Michèle) sont très tendus. La mère semble dépourvue de sentiments, très dure, distante, froide... Audrey, va alors s'installer dans la maison de son grand-père mort quelques mois plus tôt. Par hasard, elle trouve alors un recueil de recettes de cuisine de sa grand-mère (Louise) contenant aussi un journal intime, une photo jaunie et des liasses de billets démonétisés.
Elle va alors découvrir le visage de sa grand-mère, de sa mère et de son oncle enfants... Elle va surtout remonter le temps et s'interroger à propos de cette jeune et belle femme qu'était Louise... Pourquoi est-elle partie? Elle va découvrir que Louise n'était pas une femme insensible... Audrey ne peut aborder ce sujet avec Michèle, sa mère, qui tout de suite devient hostile, s'emporte, se cabre... Jusqu'au moment ou un accident va rapprocher ces deux femmes... Michèle alors fera tomber le masque, ôtera sa carapace, deviendra humaine en dévoilant le secret de famille qu'elle cache depuis 50 ans.

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