Tous les jours il prenait le bus à la même heure. Elle l’avait repéré parce qu’il avait soit un sac en plastique vert, soit un sac en plastique bleu. Le type était bizarre, l’air hagard, le corps décharné, le visage cadavérique et des yeux bleus très brillants.
Une fois, elle s’était retrouvée assise à côté de lui et ses vêtements dégageaient une telle odeur de pourriture qu’elle serait partie s’il n’y avait eu ce sac ; que contenait-il ? Peine perdue, le type l’enserrait de ses deux bras.
Pendant quelques jours, elle ne le vit plus. Elle finit presque par s’en inquiéter ; elle s’était habituée à lui et à son regard fiévreux. C’est en ouvrant Paris Normandie qu’elle eut la réponse, l’homme aux sacs en plastique avait sa photo à la une, accompagnée du titre suivant : « Il a coupé le corps de sa mère en morceaux. »
PS : texte inspiré par un article de journal portugais envoyé par « Satiry.Kom »