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« Votre travail pourra s’effectuer de chez vous pour le moment. Nous resterons en contact permanent
par téléphone et courriel. Chaque semaine, nous organiserons dans nos locaux, une réunion avec tous les journalistes afin de parler des avancements de chacun. Quelques jours avant le
bouclage, nous ferons une première lecture de l’ensemble et nous verrons ce qui est susceptible d’être modifié, supprimé ou à l’inverse, ce qu’il nous manque. Il risque d’y avoir des imprévus, du
travail de dernière minute. Sachez vous tenir prête et être à l’écoute. En fin de mois, nous tirerons un bilan du numéro et nous nous pencherons sur la création du suivant. Généralement, vous
serez informé des noms des artistes qui vous seront attribués à ce moment là. N’hésitez pas à nous faire part de vos idées. C’est un travail d’équipe que nous concevons. »
Je devrais faire quelques concessions sur ma vision de la musique mais tant pis. Après tout, quelque soit
le magazine, cela m’apporterait un peu d’expérience dans ce domaine, ce qui n’était pas négligeable. Et puis, j’entrais dans un univers qui était totalement inconnu, j’aurais l’oreille plus
indulgente, voilà tout. J’acceptais son offre.
« Parfait ! Vous commencerez demain. Je vous propose de me laisser vos coordonnées. Voici quelques anciens numéros pour vous familiarisez avec le journal. Je vais vous présenter l’équipe. »
Je le suivis à travers différents bureaux. Je fis connaissance avec mes coéquipiers. Tous plus âgés que moi, attachés chacun à une fonction bien précise. Madame « amour », Madame
« copain/copines », Monsieur « au secours je ne supporte plus mes parents », … Finalement, nous n’étions que deux à nous répartir les interviews. Pas d’articles. Trop longs,
sans interactivité avec le lecteur. Finalement, entre les pubs, les jeux, les posters, le numéro était rapidement complet. Seulement dix artistes à insérer. Cinq chacun. Pas trop difficile. Mon
alter ego journalistique me présenta une pile de cd dont les titres passaient en boucle sur les ondes depuis quelques temps. Je n’en connaissais aucun. Ma mission ? Ecouter, me renseigner et
si possible adhérer. Je recevrais le lendemain par mail, la liste des personnes à rencontrer. J’avais ensuite une semaine pour me préparer avant de me lancer dans la gueule du loup, puis deux
semaines pour mettre en forme ce que j’aurais récolté. Sur ces bonnes paroles, je retournais chez moi, munie de ma pile de travail.
Déjà 16 pages de publiées (donc 16 semaines). La grande question : qu'en pensez-vous ?