Magazine Journal intime

Et pourtant les hommes meurent et ils ne reviennent jamais"

Publié le 04 novembre 2009 par Noalita

Aujourd'hui je retourne à l'école et c'est bien.

Aujourd'hui cela fait un an que Barack Obama a été élu Président des Etats-Unis et c'est bien,

bonne chance pour la suite, Mister President !!!

Moi je vous aime.

Aujourd'hui Canal Plus a 25 ans et je viens à peine de m'abonner.

Samedi soir Claude Levi Strauss* est mort, il avait 100 ans et je n'ai pas lu "Triste Tropique".

Je crois qu'il n'était pas mécontent de quitter, enfin, ce mode qu'il n'aimait plus...

Hier soir sur Twitter, grâce à Peuples, je lis ce texte sur le blog de Serge Portelli, (futur-ex?) magistrat. C'est un texte fort et qui mérite notre attention, il est un peu long et pas tout à fait jouasse, jouasse, mais allez le lire et dites-moi ce que vous en penser, dites-moi vraiment. J'ai envie de savoir si je suis la seule à.....

Et puis de fil en aiguille, je suis tombée sur cette article de Loïc Wacquant datant de 1998 et j'ai frissonné....


De l’Etat social à l’Etat carcéral
L’emprisonnement des « classes dangereuses » aux Etats-Unis

Surveiller et punir : les prisons du « monde libre » débordent, et d’abord celles des Etats-Unis. Depuis vingt ans, aggravée par le creusement des inégalités, l’exaltation de la loi et de l’ordre a débouché sur un durcissement des sanctions pénales. De manière disproportionnée, celles-ci ont surtout frappé les exclus du « rêve américain ». Car l’Etat, qui ne cesse de réduire ses budgets sociaux, se montre d’une prodigalité éperdue quand il s’agit de contrôler et d’incarcérer ceux qu’il n’a voulu ni éduquer ni soigner, ceux qu’il n’a su ni loger ni nourrir. Au nom du « réalisme » et de la lutte contre l’« insécurité », la criminalisation des « classes dangereuses » suscite les clameurs approbatrices de ceux qui, au combat contre l’injustice, préfèrent désormais la rigueur du talion. Ce « modèle américain » là se mondialise à son tour. Il séduirait même, dans certains pays européens, quelques dirigeants de gauche, alors que des punitions existent, autres que la prison (voir article page 22).

Par LOÏC WACQUANT (Le Monde Diplomatique- 1998)

Ce matin je me suis souvenue qu'il y a quelques jours j'avais acheté  deux petits bouquins de la collection Points sur "Les grands discours qui ont marqué l'histoire" et qu'il fallait que je vous en parle parce que certains bégaiements de l'histoire me trouble et me font craindre le pire pour l'avenir :

"En 1970, la multiplication d'actions violentes incite le gouvernement à présenter une loi répressive dite "loi anti-casseurs".
Les députés François Mitterrand et Michel Rocard s'insurgent contre ce projet qu'ils qualifient de dérive autoritaire et d'atteinte à la liberté de manifester. - (discours du 29 avril 1970)

Près de 40 ans plus tard, Nicolas Sarkozy poursuit une politique sécuritaire, plus fondée su la répression que sur la prévention." Suit son allocution du 18 mars 2009 sur "l'insécurité et les bandes de déliquants".

Ce matin, je suis un peu sombre et pourtant je ne devrais pas....le soleil se lève et c'est mon premier jour de cours.

"La lutte contre les bandes est désormais au coeur de l'action menée par les procureurs de la République. (...) Ils ont mis en place des plans de prévention, ils font diligenter des enquêtes afin d'identifier et de faire condamner les auteurs de ces actes insupportables.(...) Je suis résolu à ne pas laisser le dernier mot à ces déliquants. Puisqu'ils profitent d'une carence de la loi, il faut y porter remède.

J'ai demandé à la garde des Sceaux de changer la loi.(...)" Nicolas Sarkozy le 18 mars 2009.

"S'il y a aujourd'hui une loi anti-étudiatns, c'est parce que partant de ce qui s'est produit dans le bureau du doyen de la faculté de Paris, vous avez donné le sentiment, (...) que chacun était menacé.(...) Chaque fois qu'il vous a été possible d'arrêter un déliquant ou un présumé coupable, vous avez trouvé une loi, un texte, vous permettant de punir. Ceux que vous n'avez pas frappés, ce sont ceux que vous n'avez pas trouvés. (...) Cette loi n'est-elle pas dangereuse ? (...) Je vous rappelle, monsieur le Garde des Sceaux, le mot d'un député modéré, lors de la discussion de la loi de 1893 à propos des attentats anarchistes : "ce qui est inutile en matière de législation pénale est toujours dangereux".(...) Dans votre projet de loi, il n'y a plus de garantie. Vous dites vouloir frapper les groupes d'action ouverte et partisants de la violence, et toujours par l'amalgame vous en profitez, monsieur le garde des Sceaux, pour saisir toutes les formes d'attroupement et de rassemblement. (...)Il y a dans votre texte une surabondance de précautins pour la répression et une étonnante absence de précautions pour les garanties, et cela démollit en vérité l'équilibre de notre droit pénal." François Mitterrand, le 29 avril 1979

Lire ces 2 discours, écrits à presque 40 ans d'intervalle me trouble beaucoup.

Surtout après avoir découvert celui de Serge Portelli.....

IMG_0904.JPG

Et eux, vous en pensez quoi ? Ils sont craquants je trouve.


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