Le problème est que depuis ce débat houleux où nous avions mis en lumière nos différends inconciliables sur le sujet, le clan pro-pilou ne cesse de tenter de me convertir à sa cause. Je suis victime de harcèlement piloutien (?!?). Quand je suis malade, j'ai droit à "Tu vois, si tu avais un pyjama en pilou, tu n'aurais pas le nez pris / la gorge en feu / 40° de fièvre". Quand j'ai le moral qui flirte avec mes chaussettes, on me serine : "Là, en fait, ce dont tu aurais le plus besoin, c'est d'un bon pyjama en pilou. C'est doux, c'est moelleux, c'est confortable... Tu t'y sentirais drôlement bien !". En fait, elles essaient de me convertir au pilou en me culpabilisant : si je suis malade, si je n'ai pas le moral, c'est parce que je n'ai pas de pilou. Mais non, je vois bien leurs manoeuvres honteuses, et je ne tombe pas dans le panneau ! Pas de pilou chez moi !
Mais...
La clan pro-pilou a profité d'un moment de faiblesse de ma part pour s'infiltrer dans mes murs. Sans aucune honte, sans aucune gêne, elles ont profité de l'hospitalisation de ma mère pour pénétrer ma maison. Il se trouve que ma mère a eu besoin de pyjamas et qu'elle m'a demandé de lui en acheter. Comme je n'avais pas franchement le temps ni le coeur d'aller faire les boutiques (ah bon ? Et pourquoi donc ?), je lui ai commandé deux pyjamas sur un site de VPC. Et là, horreur et damnation à la réception du colis : il y avait un pyjama en pilou... Aaaaaaaargh ! Noooooooooon ! Le stratagème du clan pro-pilou a fonctionné ! Du pilou est dans ma maison ! J'ai même touché du pilou ! J'ai payé pour du pilou ! Je suis contaminée ! Je suis perdue pour la science ! Aaaaaaaargh ! Achevez-moi....
J'ai bien entendu le petit ton de satisfaction dans la voix des pro-pilou quand j'ai raconté cet événement douloureux, la gorge nouée. J'ai senti la pointe de fierté de voir que leur plan avait fonctionné. Mais, mesdames, j'ai beau avoir touché du pilou, et même avoir payé pour ça, vous ne m'avez pas pervertie pour autant ! J'ai expulsé le pilou de chez moi le jour même et ma mère l'a recueilli. Je me suis lavée les mains à l'eau de javel, j'ai fait bouillir ma carte bleue, j'ai désinfecté la table où j'avais posé le colis pour effacer toute trace d'infection. J'ai même ordonné à MiniBri de ne plus s'approcher de cette zone, tant que je n'étais pas sûre de la décontamination. Il ne fallait prendre aucun risque.
On a évité le pire. Je n'ai pas été infectée. Je reste saine de corps et d'esprit (enfin, à peu près..). J'ai quand même été profondément déçue que le clan pro-pilou profite d'un moment de faiblesse pour tenter de me pervertir. Si tous les stratagèmes sont possibles, je vais songer à dresser les pyjama sen pilou pour qu'ils disparaissent tout seuls, un peu comme les chaussettes dans les machines à laver. Ou, je vais m'introduire chez les pro-pilou pour brûler leurs pyjamas, en pleine nuit. Ou je vais mener une action en justice auprès de tous les fabricants de pyj' en pilou pour qu'ils mettent chacune des pro-pilou sur une liste noire et qu'ils refusent de leur vendre le moindre pyjama. Il faut que je peaufine ma tactique, je ne peux pas rester sans contre-attaquer.
Le côté de la force obscure du pilou a frappé : en rentrant chez moi, le pilou a gagné une bataille, pas la guerre.
Le poing levé, je vous l'affirme : ¡ El pilou no pasará !