Histoire d'une addiction

Quand j'étais gamine, je disais que je ne me maquillerais jamais.

Refus de ma féminité balbutiante ou besoin de me démarquer des autres ? Sans doute un peu des deux.

Le fait est que je n'ai pas résisté longtemps.

Ca a commencé doucement, à la fin du collège, par un petit trait de crayon à l'intérieur de l'oeil de temps en temps. Puis, je suis passée très vite au cran supérieur : le mascara.

Quelques années plus tard, j'ai craqué pour mon premier fard à paupières. Rose, le fard, mais c'était dans les années 80 donc je suis à moitié pardonnée.

Mais le mal était fait. J'étais accro.

Pour cacher le joli teint endive typique de la capitale, j'ai essayé les crèmes teintées. Puis très rapidement, les fonds de teint fluides.

Le temps passant et la sale gueule du matin s'accentuant, j'ai découvert les mérites des stylos "éclat" (presque aussi bien que Photoshop). J'en suis tellement dingue, que je les achète par lots.

En fait, j'ai goûté à tout : blush, rouges et brillants à lèvres, palettes multicolores, crayons pour ceci... et pour cela...

Mon plus grand trip ? Me faire maquiller gratis par une démonstratrice d'une grande marque. D'un coup de pinceau bien placé, elles vous rehaussent les paupières, lissent la peau, pulpent les lèvres, ouvrent l'oeil... De vraies artistes.

Mon plus "bad" trip ? Le jour où une soi-disant maquilleuse de Marionnaud s'est acharnée sur moi et m'a fait la totale : 1/2 tube de fond de teint foncé sur la figure, 1/2 boîte de poudre sur les joues, des sourcils épilés et redessinés à la Pierrot, des yeux fardés d'au moins 5 couleurs foncées différentes et surtout, surtout une bouche agrandie au crayon à lèvres trois tons plus foncés que le rouge !!!

Et le pire, c'est qu'elle avait l'air contente de son oeuvre, la bougresse, alors que je ressemblais au Joker de Batman. Et non, ce n'était pas Halloween, on devait être en juillet quand c'est arrivé.

Ca ne m'a pas guéri de mon addiction mais je peux vous dire que depuis, je choisis soigneusement mes fournisseurs !