Magazine Humeur

Quand la démagogie connaîtra sa tolérance 0…

Publié le 05 novembre 2009 par Notil

Quand la démagogie connaîtra sa tolérance 0…un grand pas sera franchi. La tolérance O n’existe pas et pour cause. Son application est impossible au jour d ‘aujourd’hui. Les bonnes résolutions, tout le monde le sait sont les plus difficiles à tenir.  En matière de sécurité routière, il en est comme dans tous les

domaines. A une différence près et de taille. la voiture fait partie des lobbies les plus farouches de ce monde. Du constructeur au propriétaire, on ne touche pas à la voiture.

Le gouvernement du Territoire a émis de nombreux avis -rien de nouveau- comme l’augmentation des peines (prison, amendes etc..) mais ce ne sont que des avis. Les lois ne se changent pas comme on le souhaite et jusqu’à preuve du contraire, il faudra que tous soient d’accord pour en édicter de nouvelles sous couvert de lois du Pays, ce qui n’est pas encore, et loin s’en faut, prêt d’être gagné.

L’idée est louable bien entendu mais au-delà des sanctions, c’est le comportement même de l’automobiliste qu’il faudra modifier. Si changer les mentalités était si simple, il y a longtemps que cela serait fait. Or c’est ce qu’il y a de plus dur.

En aparté, il faudra aller jusqu’à changer celles de certains fonctionnaires du Territoire qui, en voiture de service marquée du logo de l’une des institutions calédoniennes, n’hésitent pas à téléphoner au volant (vu et revu à maintes reprises).

Le conducteur et sa voiture, un vaste débat qui existe déjà, ailleurs, depuis des décennies. Combien d’associations de victimes de la route sont-elles recensées en Métropole ou dans le monde? Un chiffre exorbitant! A titre d’exemple, il existe en Métropole plus d’une centaine d’entre elles: La fédé des motards en colère, l’assoc des victimes des accidents de la Route, la Fondation Anne Cellier contre l’insécurité routière, l’union des traumatisés crâniens, la fédération française de cyclo-tourisme, la ligue contre les violences routières, et j’en passe. Sans oublier évidemment, sans doute plus influente que les autres, la Prévention Routière.

Et que se passe-t-il? Les chiffres vont et viennent au gré des années qui passent. Quant aux autorités, elles sont si nombreuses à parfois s’investir vraiment qu‘il paraît cependant impossible qu’elles puissent travailler sérieusement de concert : Le Ministère de la Santé, celui de l’Intérieur, de la Justice, de l’Education nationale. De temps en temps, ces Ministères se réunissent et le délégué interministériel intervient. Oui mais quand? Toute l’année? Non!

Faut-il pour autant ne rien faire? Bien sûr que non. Mais il faudrait peut-être commencer par sérier les causes de cette mortalité routière qui fait parfois frémir. Et non comme trop souvent vouloir se battre de front pour ne rien obtenir de réellement concret.

Le conducteur (la conductrice aussi, rassurons ces messieurs) a toujours su s’adapter aux diverses réglementations mises en place. Il paie -ou non- ses amendes, il roule -ou non- en respectant la limitation de vitesse, mais le plus important et cela semble être dans la nature humaine, il est le maître sur la route dans sa belle automobile. Le tout lorsqu’il franchit les limites, c’est de ne pas se faire pincer. Le reste, il n’en a cure. Ce n’est pas son problème. Les autres n’existent plus!

Pour modifier les comportements, il faut s’attaquer au cannabis, à l’alcool, à la vitesse, a la vétusté des véhicules, à la conduite sans permis etc. Ces problèmes sont à étudier l’un après l’autre et non dans leur ensemble. Ce qui ne conduirait qu’à les traîter en terme de sanctions mais ne résoudra rien.

La présence du « gendarme » sur le bord de la route a un impact certain mais cela ne suffit plus et depuis longtemps. Les radars furtifs sont, peut-être, une bonne chose, technologiquement parlant, mais ils ne sont pas préventifs, à l’image de leurs « petits frères » fixes dans les cités urbaines. Et l’accident évité dans le Sud n’empêchera pas celui du Nord. Sur le Territoire, on s’évertue à vouloir appliquer des méthodes qui viennent d’ailleurs alors même que la mentalité est celle du Pacifique!

L’on reviendra immanquablement également sur le coût des opérations à mener. Un hélicoptère survolant les grands axes routiers n’est pas gratuit, loin de là! Des radars dans des véhicules banalisés, non plus! Qui paiera? Un impôt de plus sera-t-il alors envisagé et le contibuable lambda sera-t-il une fois encore mis à contribution? En ce cas, le gouvernement qui aura opté pour cette contribution forcée y regardera à deux fois avant d’en prendre la décision…parce qu’elle sera impopulaire!

Le cannabis et la conduite. Il faudrait déjà parler du cannabis tout court. Or, c’est un véritable marché parallèle et tout le monde le sait. De temps en temps, on joue les bien-pensants en titrant à la Une du quotidien le nombre de pieds arrachés ici ou là; Mais plus personne n’est dupe. Pour éviter qu’un conducteur conduise sous l’emprise du cannabis, il faudrait tout simplement qu’il n’y ait plus de cannabis.

L’alcool au volant. parlons simplement d’alcool. Le fait que le Haut-commissaire ait étendu à l’année quasiment l’interdiction de vente d’alcool le week-end a-t-il fait changer les choses? Non! la preuve, les interventions des Polices Nationales et Municipales le week-end, les gens en état d’ébriété dès le vendredi après-midi. La cause principale de l’alcoolisme est l’oisiveté. On boit pour oublier sa condition. On boit aussi pour faire bien et comme les autres. Que sont devenus les sacs de courtoisie offerts par les restaurant qui offraient aux clients de rentrer chez eux la bouteille à la main? (voir article du 19-08)Alors au-delà même de l’alcool, commençons par résoudre le vrai problème: celui d’une société qui vit aujourd’hui ce qui se vit depuis déjà des années ailleurs.

La vétusté des véhicules. Que les agents chargés de la répression cessent de mettre des P.V pour stationnement interdit et qu’ils circulent en ville. Qu’ils interceptent les véhicules que tout le monde voit sauf eux et verbalisent les conducteurs de « poubelles roulantes ». Que les véhicules soient confisqués purement et simplement et qu’un contrôle obligatoire soit instauré pour les véhicule d’un certain âge ou d’un âge certain, c’est vous qui choisissez! Et qu’en Brousse, on cesse de dire aux forces de l’ordre qui ne sont là que temporairement qu’il vaut mieux éviter de faire du zèle pour que cela se passe bien. Un exemple, un seul: a l »entrée de la foire de Koumac, il se peut que le coffre soit fouillé mais personne n’ira expliquer au conducteur que son véhicule est totalement hors d’usage -vu et entendu-.

La justice. Où sont les peines planchers dont on nous a rebattu les oreilles? Il ne devrait y avoir qu’une seule et même sanction pour une seule et même faute. C’est loin d’être le cas. Il y en aurait à dire tant et plus sur le rôle de la Justice et la façon de la rendre. Là où je rejoins le Gouvernement, c’est en matière de permis blanc.

 Quant à l’enseignement de la bonne conduite, où sont les pistes routières pour enfants? Où sont passées les visites des gendarmes et des policiers dans les écoles pour parler de la Route? Qu’il nous en soit dit quelques mots de temps en temps, histoire de croire que tout est vraiment fait pour que les mentalités évoluent. Même si un enfant de six ans ne prendra pas le volant tout de suite.

Il y en a tant et tant à dire qu’il est préférable de s’arrêter là. En tout état de cause, ce n’est pas encore demain que les choses iront en s’arrangeant. Peut-être aussi parce que personne ne prend exemple sur les Pays où le problème a été ou est en passe d’être résolu. Et peut-être aussi parce que sur un Territoire où le 4X4 vaut moins cher qu’un véhicule de tourisme de moyenne cylindrée, le sentiment de sécurité est plus grand du haut de son siège. On pourrait aussi mentionner le manque d’éclairage sur certaines portions de route. On pourrait sans doute dire quelques mots sur l’état de la chaussée. On pourrait cesser de vendre des véhicules qui roulent à plus de 110km/h. On pourrait… On pourrait… mais la réalité est sans appel: Rien ne se fait vraiment. Et l’on tue son chien en prétextant qu’il a la rage.

C’est bien d’en parler mais pour éviter que ce ne soit qu’un effet d’annonce de plus, il va falloir se bouger et vite parce que les années passent et que les morts sur la route ne sont pas que des statistiques que l’on brandit fièrement ou piteusement en fin de cycle selon que ces stats sont bonnes ou mauvaises.

 


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog

Magazine