Elle faisait partie de la famille. Depuis le printemps, notre araignée faisait le bonheur de nos petits déjeuners. C'était notre amie Ricorée. Derrière la vitre, au soleil du matin, on la voyait s'affairer comme une bonne petite ouvrière, toutes pattes dehors, pour ouvrir sa toile ou la consolider. Nous avions appris à ne pas en avoir peur. Nous savions qu'elle n'était pas méchante, elle faisait juste son job d'araignée : tendre son piège à l'aube, attendre toute la journée qu'il se remplisse de moucherons et moustiques, les avaler, recommencer…Un vrai boulot à temps plein. Une mission de sûreté. Nous l'avons vue grandir, charmés par sa ténacité à choisir toujours la même fenêtre malgré nos destructions de toile répétées. Elle s'est accrochée, nous l'avons finalement laissée faire. Ses talents de tisseuse nous émerveilllaient. Nous apprîmes qu'elle pouvait nous donner la météo : les veilles de dépression, elle tissait sa toile plus serrée, en effet. Elle était notre joie du matin, nos émerveillements du soir, et notre fierté. Notre araignée.
Mais depuis hier, tout a disparu : l'araignée et sa toile. C'est d'autant plus difficile à comprendre que la veille elle avait agrandi son ouvrage en vue d'une belle récolte d'insectes dans le vent du lendemain.
Si vous la trouvez, ne l'écrasez pas. C'est une bonne araignée domestique, bien dressée et inoffensive.
Merci de nos contacter via ce blog, nous viendrons la chercher.