La
connaissance que nous avons de nos mauvaises dispositions et de nos défauts
doit donc nous faire chercher et choisir de préférence l’état d’obéissance,
comme nous étant le plus propre et le plus convenable.
Que celui, par conséquent, qui se sent porté à l’intempérance et aux plaisirs
charnels ait soin de se mettre sous la discipline d’un supérieur d’une vertu
éprouvée et d’une rigoureuse inflexibilité dans la pratique de la tempérance et
de la sobriété, plutôt que d’un faiseur de miracles, d’un ami de l’hospitalité,
et d’un homme qui se plaise à servir les autres à table.
Que celui qui sent son cœur agité par la vanité et possédé de l’orgueil
choisisse pour père spirituel un homme d’une grande sévérité et d’une austérité
parfaite, qui ne lui montre jamais un visage riant et satisfait, mais qui soit
constamment sans clémence et sans douceur.
Il faut donc bien nous garder de rechercher pour directeur un homme capable,
par sa sagesse et ses lumières, de nous prédire les choses futures et de
prévoir ce qui doit arriver. Désirons et procurons-nous des docteurs
véritables, lesquels, par leurs bons exemples dans la pratique de l’obéissance
et de l’humilité, et par la solide science, puissent nous guérir de nos
maladies spirituelles, nous donner des règles de conduite, nous faire connaître
l’état et le lieu qui nous sont nécessaires pour nous sanctifier.
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse
et toujours louable obéissance»