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Jean de la fontaine revient...le monde devient (vraiment) fou...

Publié le 08 novembre 2009 par Christophe Le Vaillant @mceogroup
J’ai connu des personnes licenciées parce qu’elles venaient de revenir de congés maternité et que des DRH sans scrupules montaient des dossiers pendant leurs absences pour les virer à leur retour; j’ai entendu parler de gens licenciés parce qu’ils refusaient de cautionner une organisation prônée par des consultants aux honoraires mirifiques tout ça parce que le DG était un de leur pote ; j’ai connu des managers licenciés pour faute humaine, c’est-à-dire qu’ils étaient des managers et que la fin pour eux ne justifiait pas les moyens ; j’ai connu aussi des dirigeants virés parce que c’est dans la nature même des dirigeants de la fonction ; j’ai connu des collaborateurs virés parce qu’ils avaient fait effectivement des fautes ; j’ai même connu des dirigeants harceleurs obligeant leurs salariés à démissionner « pour que cela coûte moins cher » ; j’ai 44 ans, je ne suis pas vieux, mais je crois que des choses comme cela, j’en ai vues de mes yeux vues et connues même… sans rien vous cacher. C’est pourquoi, je considère avec toute l’équipe de M’CEO il est temps de remettre les pendules à l’heure et de remettre l’Homme au centre de la vie de l’entreprise.Bref, des choses j’en entends mais, là pardonnez-moi, je vais être grossier « un niveau de connerie pareil c’est affligeant ». Avec la fameuse grippe A dont tout le monde parle mais dont personne ne meurt sérieusement, j’ai lu dans Challenges du mois de septembre, avec un peu de retard un article au titre amusant : « La grippe A se transmet au droit du travail ».
Avec une information qui m’avait échappée : « Le salarié qui refuserait de nouvelles conditions de travail pourrait être licencié pour faute »... C’EST-A-DIRE UN NON PORT DE MASQUE PAR EXEMPLE.Alors, là je reste sans voix, sans rien. Le journaliste termine l’article en disant que des juristes « trouvent la circulaire très cadrée et font confiance à la responsabilité de chacun ». Et bien oui, si un salarié refuse des mesures d’exceptions dues à la grippe A, il risque un licenciement pour faute.
Voilà après il faudra faire confiance à la justice… En lisant cet article délirant et surtout en me disant que nulle part, je dis bien nulle part je n’ai entendu parler de cette ineptie, j’ai repensé à cette fable de Jean de la Fontaine et à sa morale. Je vous laisse la lire. Ca m’a bouffé mon week-end, mais je rassure l’équipe de M’CEO, chez nous on ne virera personne pour grippe A. Même avec un tel sujet, on va faire du développement de compétences en suggérant aux équipes de se protéger contre… la bêtise humaine… y a du boulot… LES ANIMAUX MALADES DE LA PESTE Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

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