Des questions, qu’on s’en pose des questions quand on est si peu fourni de réponse. Qui ? et surtout Quoi ? Et encore comment ? J’écris sur les ultimes moments de Piaf, triste, mélancolique, c’est bien là tout le ton de cette journée. Même cachée derrière un masque, je ne peux pas l’oublier. Cette mélancolie. Cette tristesse, cette frayeur, ce sentiment d’être inutile à ce monde. Il y avait une source aujourd’hui, l’eau jaillissante des profondeurs, sans compréhension, sans but, juste s’écoulant, car s’était là que, les failles géologiques aidant, elle se devait de jaillir. Parce que c’est comme ça la vie, elle est écrite, ou bien elle se déroule, peu importe, je n’ai pas de pouvoir sur son déroulement. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, je ne sais pas de quoi aujourd’hui était fait. Inutile, je me suis senti si inutile aujourd’hui. Pas de but, pas de main à mon bras. Où est partie mon aimée ? Celle pour qui j’ai crié ? Où est partie mon amour ? Celle à qui j’ai dis pour toujours… Je souffre trop en cet air de silence, je souffre trop en cette vie de rance. La vie m’a tout pris. Mon humanité, mes espoirs, mes rêves… Que me reste-t-il aujourd’hui, épuisé de toujours perdre, de toujours échouer. Quelle est ma place dans ce monde ? Vous qui vivez, vous qui ne vous posez pas cette question, comment arrivez-vous à vivre ?
Le temps n’est pas une réponse, le silence est une agression perlée de souffrance, un bain d’acide, une chape inhumaine qui vient enterrer mon moi, ma forme, ma vie, mon existence. Même ceux qui me connaissent me rappellent encore, sans même s’en rendre compte, sans volonté de mal, combien je suis loin de cette humanité que je cherche à ressentir. Une existence de robot, et pourtant ce sont des cernes sous mes yeux, ces prunelles qui reflètent la souffrance de toute une vie, je ne suis pourtant qu’un gamin, selon les standards de beaucoup. Je n’ai pas le droit à la plainte, à la souffrance selon d’autres. A vous je vous dit merde, car vous ne savez rien de ce que fut cette horrible vie que je traine, mon fardeau, puante, suffocante, pénible. Un grand amas vide de sens. Pas celle que l’on peut représenter par les coups, mais bien celle qui amène à la putréfaction de l’esprit, celle qui fait qu’a pas même trente année d’une existence, on se demande ce qu’elle pourra amener de bien, de plus, si ce n’est encore d’autres souffrances… Pourquoi devrait-elle m’amener du bien, du bon ? Ce ne sont pas les larmes que je verse qui m’apporteront ce que je souhaite. Une vie avec de la joie, un peu de bonheur, un peu de partage. Un peu de chaleur dans l’obscurité la nuit. J’ai voulu tout donner, tout partager… Où suis-je maintenant ? Je coule dans une obscurité de noirceur. Pourquoi c’est ça ma vie !? Pourquoi ? La réponse la plus simple serait parce que je l’ai choisie… Connerie ! Mais qui choisi une vie de souffrance ? Qui choisis une vie dans laquelle, pour chaque pas, on vous frappe un peu plus fort, on me rappel ce que je suis, surtout ce que je ne suis pas. Et pourtant j’essaye de m’en échapper de cette ruine, ce cycle de perdition. Mais c’est comme si je prenais des coups de pieds sur les doigts chaque fois que j’essaye de m’accrocher.
Il y avait des beaux paysages aujourd’hui, il y avait de bons moments dans la journée. Pourtant, comme chaque jour, comme chaque nuit, je me couche en pleurant. Bien sur parfois, il n’y a pas de larmes visibles… Parfois j’arrive même à les oublier pendant quelques minutes. En y a dans la vie un cadeau fait de poison. C’est la vie elle-même, quand on ne sait pas comment en profiter. Une vie qu’on ne vit pas.Toutes les portes sont ouvertes, je les ai ouvertes maintes et maintes fois, je les laisse ouvertes malgré le froid glacial, malgré mon froid… Afin que mon oiseau blessé passe le pas, fasse acte, prenne le chemin de l’entrée… Trouve ma lumière. M’apporte la sienne. Je ne sais plus quoi faire pour qu’il me vienne… Pour que de cette vie je fasse enfin quelque chose qui ne soit pas cette chute éternelle qui me mène à la douleur.
La neige est là… C’est froid mais… J’aime ça.