Le temps n’est pas une réponse, le silence est une agression perlée de souffrance, un bain d’acide, une chape inhumaine qui vient enterrer mon moi, ma forme, ma vie, mon existence. Même ceux qui me connaissent me rappellent encore, sans même s’en rendre compte, sans volonté de mal, combien je suis loin de cette humanité que je cherche à ressentir. Une existence de robot, et pourtant ce sont des cernes sous mes yeux, ces prunelles qui reflètent la souffrance de toute une vie, je ne suis pourtant qu’un gamin, selon les standards de beaucoup. Je n’ai pas le droit à la plainte, à la souffrance selon d’autres. A vous je vous dit merde, car vous ne savez rien de ce que fut cette horrible vie que je traine, mon fardeau, puante, suffocante, pénible. Un grand amas vide de sens. Pas celle que l’on peut représenter par les coups, mais bien celle qui amène à la putréfaction de l’esprit, celle qui fait qu’a pas même trente année d’une existence, on se demande ce qu’elle pourra amener de bien, de plus, si ce n’est encore d’autres souffrances… Pourquoi devrait-elle m’amener du bien, du bon ? Ce ne sont pas les larmes que je verse qui m’apporteront ce que je souhaite. Une vie avec de la joie, un peu de bonheur, un peu de partage. Un peu de chaleur dans l’obscurité la nuit. J’ai voulu tout donner, tout partager… Où suis-je maintenant ? Je coule dans une obscurité de noirceur. Pourquoi c’est ça ma vie !? Pourquoi ? La réponse la plus simple serait parce que je l’ai choisie… Connerie ! Mais qui choisi une vie de souffrance ? Qui choisis une vie dans laquelle, pour chaque pas, on vous frappe un peu plus fort, on me rappel ce que je suis, surtout ce que je ne suis pas. Et pourtant j’essaye de m’en échapper de cette ruine, ce cycle de perdition. Mais c’est comme si je prenais des coups de pieds sur les doigts chaque fois que j’essaye de m’accrocher.
Toutes les portes sont ouvertes, je les ai ouvertes maintes et maintes fois, je les laisse ouvertes malgré le froid glacial, malgré mon froid… Afin que mon oiseau blessé passe le pas, fasse acte, prenne le chemin de l’entrée… Trouve ma lumière. M’apporte la sienne. Je ne sais plus quoi faire pour qu’il me vienne… Pour que de cette vie je fasse enfin quelque chose qui ne soit pas cette chute éternelle qui me mène à la douleur.
La neige est là… C’est froid mais… J’aime ça.