Magazine Journal intime

Le mur des barbares

Publié le 09 novembre 2009 par Khanouf
Mur berlin palestine.jpg

Ce soir ont commencé des festivités pour célébrer le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Une séparation dont le symbolisme a dépassé le cadre de l’ancienne capitale allemande pour désigner un bornage entre un monde occidentale libérale, démocratique et un bloc soudé par une idéologie d’état au service de la suprématie de l’URSS. L’enthousiasme vu, étalé, et sans minimiser l’immense espoir offert aux populations de derrière « le rideau de fer » par cet événement, cette liesse est celle d’un capitalisme victorieux, se muant naturellement en un libéralisme mondial plus sauvage, sanguinaire et ravageur. Cette nouvelle architecture du monde dit « libre » et libéré du monstre communiste, se hâtera deux ans après non pas de pacifier une région chaude au moyen orient, mais d’abroger en 1991 une résolution de l’ONU (de 1975) qui faisait du sionisme une forme de racisme et de discrimination raciale. Ce sionisme enfin redevenu fréquentable, sera le maitre d’œuvre d’un autre mur en Palestine sans que cela n’émeut, ni suscite un moindre intérêt.

Voici des extraits d’un livre paru en 2002, de Jean Ziegler, « Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résiste » chez Fayard. Un livre de circonstance.

« La réalité du monde mondialisé consiste en une succession d’îlots de prospérité et de richesse, flottant dans un océan de peuples à l’agonie ». Page 38.

« La plupart des hommes du tiers-monde subissent aujourd’hui les affres de l’enfermement territorial. Leur pays devient leur prison. Comme les serfs du Moyen Âge, ils sont rivés à la glèbe. Ils ne peuvent plus quitter leur pays d’origine, quelles que soient la faim et misère extrême qui y règnent » Page 80.

« Tout homme est habité par les pires passions, des énergies destructrices, la jalousie, l’instinct de puissance. Par lucidité, il abdique une partie de sa liberté au bénéfice de la volonté et du bien public. Avec ces semblables, il fonde la « règle commune», l’Etat, la loi. » Page 121.

« Qu’est-ce qui fait la force d’un Etat, et plus particulièrement d’un Etat démocratique ? C’est avant tout l’idée qu’il incarne ! » Page 124.

« Un Etat qui ne donne pas à ces citoyens un sentiment de sécurité, ne leur assure pas un minimum de stabilité sociale et de revenu, un avenir prévisible, et ne garantit pas un ordre public en conformité avec leurs convictions morales est un état condamné » Page 125.

« Les luttes s’inventent sur le terrain. Elles ne se décrètent pas. Mais les forces sont dispersées. Il faut donc construire des fronts. Telle est la méthode qu’applique la nouvelle société civile planétaire en voie d’émergence. » Page 299.

Mur berlin palestine.jpg

Retour à La Une de Logo Paperblog