Magazine Journal intime

Ma premier rencontre avec Maxime Prévache

Publié le 10 novembre 2009 par Anaïs Valente

Nan, j'ai pas participé à l'amour est dans le pré, la fameuse émission de RTL animée par Julie Taton, émission que j'aime bien d'ailleurs, car elle me hérisse systématiquement avec le vieux gros rougeaud macho qui veut une femme jeune belle et qui lui fera sa bouffe son ménage son lit et traira ses vaches, car elle me touche systématiquement avec le jeune aux yeux tristes qui a eu un accident et déborde tant d'amour que j'ai envie de le bercer comme un petit enfant.

Même si le nom du « héros » de ce billet peut y faire penser, je ne parlerai ni de crise du lait, ni de maladie de la vache folle, ni d'un quelconque bovin.

Juste d'une tranche de vie.  Tranche de ma vie.

J'ai été invitée, dimanche dernier, à un repas « officiel », passque mon paternel a, il y a pas mal de temps, fait partie intégrante des fêtes de Wallonie namuroise, en tant que Président d'un des quartiers, avant d'en devenir Président d'honneur.  Ce qui m'a d'ailleurs valu la joie de participer à un karaoké mémorable, y'a des années, en hurlant un air de Marie Laforêt, la chanteuse de mon enfance.  Mais je m'éloigne de mon sujet.

Donc me voilà conviée à ce repas réunissant un nombre incroyable de personnes ayant aidé pour les Wallonies, beaucoup de bénévoles, un peu de presse, et quelques politiques, dont notre « héros » du jour, Maxime Prévache.  Un repas durant lequel un hommage sera donc rendu à l'ancien Président de quartier, lequel a, soit dit en passant, fait renaître le quartier de ses cendres, il y a bon nombre d'années, mais soit.  Et pour l'occasion, on nous a demandé d'apporter des panneaux remplis de photos souvenirs, comme nous l'avions fait aux funérailles, histoire de maintenir un bout de vie, encore un peu.

Sauf que les panneaux, nous ne les avons plus, of course.  Ils ont été déshabillés, les photos décollées et revêtues de carrés de papier pour annuler l'effet du double face (purée ce que ça colle, du double face).  Mais qu'importe, la maison ne recule devant aucun sacrifice, et nous passons une soirée à recréer des panneaux quasi identiques, et à coller à nouveau du double face sur des dizaines de photos.

Le jour J, nous installons nos panneaux, sous les regards étonnés de quelques invités.  Pas d'angoisse, ils seront avertis du pourquoi de la chose lors de l'hommage qui va suivre.

L'apéro commence.  Du péket, of course.  Bu à jeun par bibi, ça tourne ça tourne ça tourne.

Puis commence le discours.  De Maxime Prévache.  Beaucoup de blablas, une tonne de remerciements, de quoi somnoler un bon moment, d'autant que les effets du péket se font encore sentir.  Après avoir remercié les membres de son équipe, les bénévoles, les politiques, le Roi des Belges et les frères Lumière, Maxime Prévache termine (enfin) de parler, ou plutôt, de s'écouter parler.  Sans avoir rendu l'hommage annoncé, pour lequel nous sommes là.  Sans évoquer non plus nos superbes panneaux souvenirs (ah oui, sont superbes).  Oups, c'est bête hein... vraiment bête.

Nous ne pouvons alors résister à l'envie de rejoindre Maxime Prévache, afin de le remercier du fond du cœur pour son intervention qui nous a touchées d'une façon incroyable, c'est beau ce genre d'initiative, c'est touchant, c'est extraordinaire, c'est patati, c'est patata. 

Et Maxime de répliquer « mais ce fut volontiers, c'est tout naturel, je suis ravie de vous avoir émues, d'avoir pu faire cela pour vous, et patati et patata ».

Ah ah ah, keskon se marre, non ?  L'a rien pigé, le Prévache, ni le second degré ni l'ironie ni la moquerie.  Zont rien dans la cervelle, les politiques ?  Pas d'humanité, on le savait, mais pas d'intelligence, je l'apprends.

La rage monte, la colère gronde.  Et nous l'exprimons, ainsi que notre déception et notre tristesse.

Et c'est là que la réplique du siècle intervient : « m'enfin, c'était prévu que je dise rien, c'était prévu ainsi, d'autant que j'appréciais énormément Jean ».

Maigre consolation. 

Très maigre. 

Consolation pour anorexique. 

Passque papa, il s'appelait pas Jean...  Il ne s'est jamais appelé Jean, d'ailleurs.

Après un bon repas, nous repartons, avec nos panneaux que personne n'a vraiment regardés, puisque personne n'avait été averti de leur présence.  Mais un bénévole les a vus.  Et il a couru chercher son chapeau, offert par cet ancien Président dont il se souvient si bien.  Même qu'il s'appelait pas Jean.  Et ça, il le sait.  Il l'a déposé devant les panneaux, son chapeau.  Dernier hommage d'un homme pas politique.  Mais humain, lui.  Le plus beau, finalement. 



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