Dans l'immensité d'une flaque je me suis retrouvé hier à contempler tout ce que le sac de mes cités illusoires avait laissé après l'achêvement, grandes ruines fumeuses. Une flaque que le ciel plombé en se déversant comme une cuvette d'eau grise, avait laissé là. Devant moi, à mes pieds elle gisait, sa peau bourbeuse et lisse s'illuminait tristement d'un soleil liquéfié comme le souvenir de n'avoir été que ça, un soleil plongé dans l'ardeur inverse du vivant marécage de l'attente. Le sac avait eu lieu, cent fins, et j'avais passé tout ce temps, dissimulé, la peur au ventre, un noeud de vipères que je voulais sauver du pillage où je me laissais aller. Prenez ! Prenez tout ! Laissez moi simplement la mue. La mue que l'amour mord pour en ouvrir le fermoir. La mue dont la mémoire ne garde qu'un peu de boue craquelée, au fond d'une flaque réduite à l'état de poussière. Quand le soleil enfin s'ébroue et ne confère plus aux étoiles mortes une lumière froide, cette illusion qui appelle au pillage.