Magazine Journal intime

42 chandelles

Publié le 10 novembre 2009 par Didier54 @Partages
42 chandellesAujourd'hui j'anniversaire. Je vois 42 chandelles. Je les regarde. Je crois bien qu'elles me parlent...
C'est bizarre, un anniversaire, a dit l'une des bougies.
Oui, a surenchéri une autre. On ne sait pas au juste ce que l'on fête !
Vous me faites penser, a chantilly une troisième. Tout le monde ne met pas un nez rouge et siropte du champagne, ces jours-là. Je n'en connais pas, mais je doute qu'il y en a.
Tout le monde n'est pas cotillons. J'aime mieux les comités retreints. Mais on peut quand même se dire que chaque bougie d'anniversaire, c'est comme une lanterne pour celles et ceux qui ne sourient pas ces jours-là,
a signalé une quatrième, contente de son sort.
Les enfants nés sous X, c'est quoi au juste leur date anniversaire ? Ils en ont plusieurs ? Le savent-ils ? a réfléchi la cinquième, tendant le micro à la sixième.
Et dans le monde, fête-t-on toujours les anniversaires. De tous. Est-ce que sous les tropiques ils fracassent des noix de coco, mettent des flammes aux bananes, est-ce qu'en Scandinavie, ils craquent des allumettes ?
Tu te rends compte, évoque la septième. Il y a des milliers de jours de cela, tu déboulais là en plein sous les projecteurs.
Oui, ça en fait des minutes et des secondes, calcule une huitième. Qui ne calcule pas. Elle ne calcule plus. Et de dire à la neuvième : tu calcules, toi ?
Non, répond-elle. A quoi bon ?
Ben pardi : pour ne rien oublier, sourit la dixième. Regarde le mur de Berlin. C'était joli cette fête. Moi, je compte, mais c'est sûr, on se souvient plus des comptes ronds.
Et qu'est-ce que tu as contre les pas ronds ? Sûrement que quelques uns ont pleuré de cet anniversaire-là, dit la onzième. Le mur de Berlin, et puis quoi encore ?On veut toujours garder et regarder ce qui brille. Même si ça brille pas.
Ca c'est ce que je dis toujours, insiste numéro 13. Faut tenter le coup.
Arrête, lui dis quatorze. Tu vas nous filer la poisse.
Moi, je me souviens que la mobylette était quand même plus sympa que le vélo, roule des mécaniques la quinzième.
Et le vélo, plus rapide que le à pied, quand même.
Pas de rétro, faut filer droit devant. 18 peut en parler ! accélère seize, qui va plus vite que la musique.
Oui, mais attendant, dit dix-sept, je fais quoi moi ? Avec mes béquilles ?
Ben tu patientes, ma vieille. Tu te rééduques. Ou tu cours après un ballon, tiens, si tu peux. Ou alors tu te lances dans le théâtre, je ne sais pas moi. Et puis y'a les études, c'est important, les études !
De toutes façons, c'est moi roule en voiture, et le SIDA, c'est pas drôle. Le chômage non plus, relève dix-neuf. Heureusement, il y a la musique, la lecture, les amis.
Ouais, on rigole bien, dit vingt. Ca me rappelle cette virée en stop qu'on avait fait, ou cette idée saugrenue d'un aller et retour à Hontlfeur pour voir Vesoul.
C'est sûr qu'à la fac, on ne ne croule pas trop non plus sous le boulot. On avait le temps de parler, d'imaginer le monde, et de commencer à essayer de le faire, un peu...
Mais bon, à un moment donné, il faut aussi se lancer,
évoque vingt-deux. La vie active, c'est pas plus actif que l'autre, mais ça rapporte quand même plus.
C'est sûr, on peut payer ses factures, comme ça, celle qu'on n'avait pas avant ! On peut aussi payer des impôts, des amendes, relève vingt-trois.
J'ai toujours aimé les amandes, moi, par exemple avec le gâteau de semoule, et surtout, la galette des rois !
Moi je ne me souviens plus très bien si c'était avant ou après, la période tarte aux citrons
, interroge 26.
Vingt-sept ne s'en souvient plus non plus et s'en moque. Dans l'ouest, ils sont nuls en charcuterie. Par contre, excellents en fromages de chèvres. Et puis la mer n'est pas loin.
Le recruteur a pourtant été formel, c'est curieux,
se moque vingt-huit. Toutes ces questions, pour arriver à ça.
Pas grave, ça a permis d'être là, signale vingt-neuf, en clignant de l'oeil à trente et trente-et-un.
Ben oui, tu crois quand même qu'on va oublier, dit trente. J'ai même voulu acheter une forêt. J'aurais pu, j'aurais fait cent trente deux fois le tour du pâté de maison.
Et puis aussi, on est devenus champion du monde ! clame trente-et-un. N'empêche, le pâté lorrain, c'est vachement bon.
Oui, mais on en trouve qu'en Lorraine, remarque trente-deux. Enfin, je veux dire, du bon. Y'avait du taf, ceci dit. Fallait tout construire. C'était intéressant.
Moi, j'ai pleuré, cerise trente-trois. Je suis sorti de l'église, je me suis éloigné, et j'ai pleuré, tout seul. Et puis après j'ai hurlé ma joie. J'ai arrêté de fumer, d'ailleurs. Disons... une heure. Mais le premier café crème venu et j'ai pas résisté
Pas de volonté, dit trente-quatre. Enfin, pour ça. Parce que sinon, pas mal du tout. Le bilan de compétences a surpris, n'est-ce pas ?
Oui, dit 35. Je ne m'y attendais pas. De toutes façons, le deuxième est arrivé. On a semé, c'est sûr !
Du coup,
remarque trente-six (chandelles), ça a changé des choses quand même.
Oui, quelques unes. Il y avait un sacré brouillard, ce samedi-là, et on devait être trois à se geler les pieds
ajoute trente-sept.
O, pas pire que ce Noël-là. Je ne sais pas ce qui nous a pris. En plus, Nancy n'a même pas gagné, souligne quarante.
Ouais, c'est rigolo, un anniversaire, se beurre quarante-et-un. Mais il fait souvent frais, en cette saison.
J'arrive ! dis quarante-deux. J'hésitais, mais plus maintenant. C'est rigolo tout ça. On a l'impression que vous racontez la même histoire.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Didier54 35 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog