J’ai toujours autant mauvais goût

Publié le 10 novembre 2009 par Kristff

Les sous-sols de la honte (alors qu’en vrai, je n’ai pas du tout honte)

( ♫ ) Avril LavigneComplicated [mp3]

C’est avec une semaine de retard que je fais écho à l’appel de l’apologie de l’épique « mauvais goût » lancé par certains congénères de par la blogosphère [1]. J’en vois grincer des dents. Tiens, mon flux RSS est un peu moins sollicité. Réaction épidermique tout à fait saine. Pourtant, là où vous ne voyez que midinette et frivolité, où vous n’entendez qu’agacement et paresse, j’y vois tout autre chose. J’y vois mes dernières années d’insouciance, et si vous les aviez connus, vous les regretteriez aussi.

De manière rétrospective, Avril Lavigne s’est mué au fil du temps comme un souvenir indissociable d’une période de ma vie où pour la première fois, je considérais le futur ; j’en avais une hâte et j’en avais une curiosité maladive. A vrai dire, je ne cherche même plus aujourd’hui à faire la part des choses, à considérer les causalités. Chercher à décortiquer objectivement “Complicated” se révèlerait ainsi pour moi, aussi invivable que de ressasser des choix devenus vestiges. Moi qui passe la plupart de mon temps à justement chercher et décanter le plaisir et l’objectivité.

A son écoute, c’est comme si les choses n’avaient jamais changé. J’y entends ce chant rythmé par une nostalgie dégouttée. Nous sommes toujours vivants et enthousiastes du monde. Nous sommes jeunes et plein de rêves. Nous sourions. Je suis toujours ce petit gars amoureux de cette égérie d’alors, mais probablement qu’aujourd’hui, je ne la reconnaîtrais même pas. J’ai toujours autant mauvais goût, et à vrai dire je n’en suis que plus heureux parfois.

“Mais qu’est-ce que tu lui trouves ?” Bien des années plus tard, je ne sais toujours pas quoi répondre. J’espère ne jamais le savoir.

[1] Lire les bribes de mauvais goûts de Disso, Ulrich et Mathieu.

“Complicated” disponible sur l’album Let Go
Sorti le 4 juin 2002 sur Arista