Ph., angelepaoli
SPELUNCATU
Derrière la vitre du palais
l'église de la grand-place s'absente
noyée doucement derrière
la somptuosité baroque
plein ciel
de la collégiale
adossée sur l'invisible
son clocher rivalise
avec les cimes effacées
c'est la collégiale toujours
qui impose le sien
découpe élancée
de courbes de voussures
ouvertes plein soleil
sur le beau pays de Balagne
la lumière d'automne joue
plein feux sur la façade
arcatures et spirales
enroulements de feuilles de merlons
dépliements d'ombres
dans les angles
plein silence sur la place
nouée à ses acteurs absents
deux hommes en face à face échangent
les banalités du jour
regards perdus sur l'horizon
voué à l'abandon des âges
la vitre pleure en gouttes vaines
la splendeur des ors disparus
renaît en vagabondages
dans les ors vibrants
des feuillages.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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