Une année pour les prêtres

Témoignage du Père Léon Robichaud, prêtre de l'Institut Voluntas Dei

Je souhaite que cette année sacerdotale permettra aux paroissiens catholiques de prendre conscience du rôle du prêtre pour la vie et la mission de l'Église de Jésus-Christ.

En Acadie, dont je suis originaire, comme partout ailleurs, nous connaissons la situation difficile dans laquelle se trouve le clergé. Cet été, j'ai passé près de deux mois à Loudun, diocèse de Poitiers, France. Les curés ont chacun une vingtaine d'églises à desservir, 98 pour cent des funérailles sont célébrées par des non-prêtres, des laïcs. Les mariages se font sans eucharistie, sauf exception. Ce qui se passe en France se passera en Acadie d'ici sept ou huit ans.

Et pourtant, les prêtres sont absolument indispensables à l'Église.

Je me pose une question : Nous, prêtres, nous devons nous demander si nous apparaissons suffisamment crédibles pour donner envie aux hommes de ce temps, de nous suivre… ?

Peut-être que le véritable sens de la vocation du prêtre n'est pas assez expliqué ou même perçu ?

Suivre Jésus, c'est la vocation du prêtre. Tout, dans l'existence du Christ est façonné par le respect de la différence, la liberté de conscience, le calme intérieur, la bonté et la réconciliation.

Prions tous pour que les prêtres puissent dire la vérité évangélique, avec douceur, sans s'imposer ni à chercher à plaire à tous et à chacun.

En recevant les évêques de l'ouest du Brésil, en septembre dernier, le Pape Benoît XVI leur disait : « On est tombé inconsciemment dans l'auto sécularisation de nombreuses communautés ecclésiales, espérant attirer ceux qui étaient loin. On a plutôt vu s'en aller, dépouillés et déçus, ceux qui y participaient déjà. »

Les évêques

Les catholiques de ma génération ont tendance à oublier que les évêques sont nos Pères dans la foi, chargés de nous guider dans les champs de la grâce divine. L'évêque est le centre de l'Église dans un diocèse, en d'autres mots, il en est l'ange gardien. Nos évêques en Acadie sont des hommes merveilleux.

Les paroisses doivent-elles consacrer une année à donner un sens à la vie des prêtres ? C'est même nécessaire.

Profitons, nous catholiques, de cette année pour changer le regard de la société séculière sur l'Église. L'Église catholique est malheureusement vue comme rétrograde, intolérante et uniquement cléricale, au détriment des laïcs, c'est-à-dire de ceux qui ne sont pas prêtres.

Nous devons démontrer qu'il existe encore des intellectuels catholiques, ce que l'on a tendance à oublier, comme si tout s'était arrêté depuis Paul Claudel.

Les journaux accordent peu d'importance à la pensée des intellectuels catholiques, pensée uniquement véhiculée par la société de consommation.

En Acadie, c'est la pensée chrétienne qui nous a donné des écoles, des collèges, des hôpitaux et même l'université.

Quels seront les fruits de l'année sacerdotale en cours ? Seul, l'avenir nous le dira.

Léon Robichaud

Prêtre de l'Institut Voluntas Dei

Source