Humeurs

Publié le 16 novembre 2009 par Dunia

Neuchâtel

Lac natal

Jeudi passé,  lorsque je suis descendue prendre mon cours de psychologie culturelle à la faculté des sciences humaines de l’Université de Neuchâtel, je me suis sentie pleine de ma ville natale. La beauté de cette commune, la somptuosité des paysages qui l’environnent, m’a remplie d’une douce et enivrante euphorie. Autrefois, du temps où je vivais l’un des joyau de la Suisse, je n’appréciais guère ce lieu. J’aimais le Château qui surplombe le centre ville et le lac aux couleurs sans cesse changeantes, mais j’imaginais facilement m’en priver sans séquelles. J’ignorais que la vie, ou du moins son décor, s’avérerait si monotone éloignée de mon lac chéri. On prétend que les personnes nées au bord de l’eau ne peuvent vivre loin d’elle. Faux. L’être humain s’adapte à tout, même au pire, or vivre à distance d’un plan d’eau n’est certainement pas le pire qui puisse arriver à un être humain en occident où chaque immeuble est équipé en robinetterie et eau courante. Mais son absence dans le paysage se ressent. Un lac peint en continu des horizons changeants qui rendent unique le décor du plus minime instant vécu. Dans l’absolu, aucun paysage de notre planète ne s’avère identique deux fois, mais une surface plane dans laquelle se reflète ciel et terre rend perceptible à nos sens insensibilisés par la civilisation le caractère particulier de chaque inspiration d’oxygène. Telle est la magie d’un lac.