Film français d’Albert Dupontel. 1H26. Sortie le 25 novembre.
Un braqueur de banque aux abois vient se planquer chez sa mère qu’il n’a pas revue depuis 20 ans. Débute un bras de fer entre deux personnages un rien fêlés : le vilain garnement et sa mère pieuse dont le comportement du fils empêche la mort tant espérée. Cette fable a pour contexte une banlieue tranquille peuplée de vieux retraités qui résistent aux immondes promoteurs venus les corrompre dans le but d’y construire un espace dédié au dieu Argent, un espace bancaire. …
Dans ce film inégal qui ne traite pas vraiment du sujet qui intéresse, à savoir l’origine de cette méchanceté qui habite notre héros, on rira bien sûr mais en pointillés et grâce aux personnages secondaires qui donnent corps au récit : le docteur, vraiment hilarant, la tortue, les petits vieux qui s’accrochent à la vie, les ouvriers…. Avec en leitmotiv, un comique de répétition qui fonctionne à chaque apparition du docteur mais lasse à la énième vision subjective de la tortue
Là où le bât blesse et c’est dommage tant on aime Dupontel, c’est qu’il a sacrifié son personnage dont on a du mal à croire en la méchanceté au profit de celui de Catherine Frot qui propose une version stéréotypée un rien caricaturale de la vieille dame. J’imaginais pendant la projection ce qu’aurait pu en faire Bernadette Lafont, par exemple…
On déplorera surtout la sacro-sainte morale qui paralyse le film et par là même Dupontel, on aurait aimé le voir plus cinglant, plus noir, plus méchant, mais il n’est que vilain, si gentiment vilain !
Une gentille comédie familiale, donc, qui se laisse voir, qui rassure, qui ronronne entre deux éclats de rire car on rit tout de même, mais pas comme on l’avait pensé…gentiment. Et on quitte la salle avec la frustration de n’avoir pas retrouvé l’Albert Dupontel cruel et acerbe qu’on aimait tant.