Elle était vraiment jolie et elle le savait. C’était un ami qui me l’avait présenté. Elle arrivait à toujours avoir ce qu’elle voulait. Têtue, insolente, capricieuse, confiante et déstabilisante, j’avais rapidement craqué.
Il m’a quand même fallu pas mal ramer avant d’obtenir ses bonnes grâces. Je pu en découdre au terme d’une soirée d’anniversaire. J’avais conclu avec une nana qui fantasmer pas mal de mecs. Mon égo ne pouvait pas mieux s’en porter.
Arriva le moment fatidique de se quitter. Gentleman comme je suis, je me propose évidemment de la raccompagner. Elle ne dit rien, me prend par la main et m’entraine vers la sortie de la salle. Nous oublierons de dire au revoir et nous nous éclipserons dans la plus grande discrétion.
Je m’arrête devant chez elle et elle me dit:
- Il faut que je te dise quelque chose.
Etonné, je la regarde dans ses profonds yeux bleus. Elle écarte une mèche blonde ondulée de ses lèvres et me dit:
- J’ habite encore chez mes parents, il ne faut pas que tu fasses de bruits. On va passer par derrière.
Mince de mince, a son âge, elle habite encore chez ses parents. Positivons. Soyons fou et prenons cette situation pour une excitation supplémentaire. Sûr de moi et chaud comme une baraque à frites comme si plus rien ne pouvait me déranger, je murmure un:
- Ok!
Nous voilà dans l’escalier puis dans l’entrée. Première porte à gauche, elle m’entraîne dans un autre escalier qui monte en colimaçon puis un couloir. Au fond de ce dernier, sa chambre. Le tout sur la pointe des pieds.
A peine entré dans sa chambre, je me plaque contre elle, la coinçant contre le mur. Je l’embrasse. Elle passe sa main dans mes cheveux et met plus d’ardeurs dans son baiser.
Les lumières de la rue adjacente semblent clignoter et les volets de sa fenêtre ne sont pas fermés. Je la voit comme en plein jour par intervalle de 10 secondes.
Pris par ma fougue et des mois d’abstinence je me déshabille et la pousse sur le lit. Là, je me met à cheval sur elle, lui enlève le haut puis le bas. Elle grogne.
- Je t’ai fait mal?
- Non…
- Qu’est ce qu’il y a?
- Tu m’enlève le string comme si c’était un chiffon, tu sait combien il coûte?
Je sais surtout que ce n’est pas le moment de la contrarier ni de me perdre dans un débat sur le matérialisme et ma testostérone bouillonnante. Zut, elle insiste:
- Si tu me le déchire, tu m’en rachètes un, je te préviens!
- Oui, oui…
Avec une impression de quelque chose d’inachevé, je relève la tête et je vois… un crucifix collé au-dessus de la tête de lit, face à moi. Il doit bien mesurer 50cm. Je tourne la tête en direction de la table de nuit: La photo de Jésus en format A4. La vierge Marie est elle-aussi en format A4 mais sur le bureau, face au lit.
Et tout ce beau monde nous regarde et me foudroie du regard, à chaque flash, toutes les 10 secondes.
J’essaie de me concentrer et ré-entame des bisous dans le cou pour me redonner un peu d’ardeur mais s’était sans compter sur son inactivité.
Elle avait les yeux fermés, gémissait à moitié mais ne bougeait pas. Elle était jolie et excitante, certes, mais je m’attendais quand même à davantage d’initiatives de sa part.
A bien la regarder, discrètement entre deux caresses, je vois qu’elle est en position de l’étoile de mer.
C’est tout? Quelle misère… Je m’attendais quand même à mieux!
Le ramage n’était décidément pas à la hauteur du plumage.
Paniqué, j’ai fini par prendre mes affaire et quitter la chambre comme un sauvage. C’était trop pour moi. Je ne pouvais pas…
Exit la chambre. Je descends dans le hall d’entrée mais comme je ne connais pas les lieux, j’allume la lumière pour éviter de me cogner dans les meubles et de faire du bruit car j’avais promis le silence.
Malheur! Je ne l’avais pas remarqué en entrant tout à l’heure mais face à la porte d’entrée se trouvait un autel. Jésus et toute sa famille trônaient là, avec des offrandes, des cierges et un bénitier. Tout le monde me regardait encore. J’avais l’impression que les yeux me suivaient. J’ai préféré éteindre la lumière et me dépêcher de filer…