Il y a vingt ans, toute jeune traction, le premier qui m'a fait un signe, pouce levé, pour me demander de le prendre à bord du train, m'a bien fait rire. J'avais trouvé la blague irrésistible.
Les suivants m'ont fait sourire. Régulièrement, de loin en loin, des garçons lèvent le pouce pour faire du métrostop. Ils sont seuls ou accompagnés et toujours cette blague a l'air de leur appartenir à eux et à eux seuls. Poliment, je leur fait un sourire pour ne pas leur casser la joie d'un signe partagé.
Souvent, l'envie me démange de ne pas m'arrêter. Car c'est un peu facile : on lève le pouce et le métro s'arrête. C'est ce qui fait que lever le pouce est drôle, finalement. Mais non, je n'ai pas le choix, je dois m'arrêter.
Récemment, mon voeu fut exaucé. Mon train était haut-le-pied (c'est-à-dire vide et sans arrêt en station) et là, que vois-je? Un mec qui fait du métrostop! Ah ah!
Le seul regret fut de ne pas voir sa tête.