La nuit, quand tous les chats sont gris

Publié le 17 novembre 2009 par Anaïs Valente

J'ai toujours dormi comme un bébé.  Je m'endors en deux temps trois mouvements, les personnes qui ont partagé ma couche le confirmeront.  Je m'endors partout.  Même avec une musique tonitruante.  Même si tout ça a tendance à s'amenuiser avec l'âge.  Mais parfois, de plus en plus souvent (ce qui explique sans doute que les personnes très très zâgées dorment de 2 à 6 seulement), j'ai des insomnies.  Je me réveille genre à 2 heures du mat, et je ne parviens plus à dormir avant 5 ou 6 heures, moment où je m'assoupis à nouveau pour être réveillée en sursaut par la météo de Radio Contact.

Et durant ces insomnies, j'allume la TV pour m'occuper l'esprit, car elles sont souvent causées par mes petits soucis personnels ou professionnels, dont je vous ferai l'épargne des détails, chuis pas là aujourd'hui pour faire pleurer dans les chaumières (mais demain peut-être...).

Et je regarde quoi, me demandez-vous, vous qui dormez du sommeil du juste de 22 à 8 heures...

Un peu de tout, comme le fromage belge (vous connaissez cette pub, ou suis-je la seule à connaître des phrases clé ou des chansons liées à des pubs de mon enfance, comme celle « du fromage belge, un peu de tout, un peu de tout ? » ou celle des nappes Nydel - « nydel en coton, plastifié ou bien tergal Nydel les nappes faciles à vivre », je peux vous en faire des tonnes, mais faut me donner la marque pour que déclenche la machine - je les note au fur et à mesure, pour vous faire un petit billet publimusical).

Je regarde une émission sur la culture des asticots.  Oui ma bonne dame, ça se cultive.  Pour les pécheurs.  Et sans doute pour d'autres usages dont je préfère ne rien connaître.   Passionnant, même si répugnant.

Je regarde une émission sur les femmes dans l'armée de l'air.  En France.  Magnifique et émouvant.  Des femmes pleines de volonté.  Dont la première à faire partie de l'armée officielle (dont j'ai oublié le nom officiel, somnolence oblige), celle qui fait le défilé du 14 juillet, dans les airs of course.

Je regarde une émission sur les palaces, déjà vues trois fois durant mes insomnies, qui date de Mathusalem, quand l'euro n'existait pas.  On y apprend le prix du caviar et du champagne, et puis on découvre les coulisses de ces hôtels.  Captivant... la première fois du moins.

Je regarde une émission sur Annie Girardot, et le drame de sa maladie que je connais bien : l'Alzheimer.  Emouvant.  Larmes assurées.

Je m'endors devant une rediffusion de « toute une histoire » sur les traumatismes genre hold up, me réveille en sursaut, entendant un énorme bruit d'eau, craignant une fuite dans ma salle-de-bains, et je manque mourir d'une crise cardiaque en entendant les hélicoptères arriver... pour constater que c'était chasse et pêche et que les glouglous, c'était un poisson, et l'hélicoptère je sais pas, me suis rendormie après avoir éteint (une libellule peut-être ?).

Je regarde une énième diffusion d'une série policière, et réalise deux heures plus tard que je regarde toujours une série policière, mais plus la même... j'ai dû pioncer un chouia entre-temps...

C'est dingue ce qu'on peut apprendre la nuit, quand tous les chats sont gris.