Le téléphone portable farceur !

Publié le 20 novembre 2009 par Wawaa

L’autre matin à 4h45, mon téléphone portable sonne et me réveille. Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un correspondant blagueur qui aurait osé m’appeler à cette heure-là. De toutes manières, dans le Gers, y’a pas de réseau. Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou – je fais bien la sonnerie du réveil de mon portable hein ? – Toutoutoutoudoutou, j’ouvre un œil, puis le second, j’allume ma lampe de chevet d’un mouvement de bras peu énergique et d’une vive pression du pouce droit sur un des boutons et j’éteins la vile alarme qui à la longue est gonflante. Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou Toutoutoutoudoutou …hein c’est gonflant ?
Je me lève et je me bouscule, je ne me réveille pas très bien, comme d’habitude. Je ne remonte pas le drap sur moi car je n’ai pas de temps à perdre et je fonce sous la douche, le téléphone à main. Non pas au cas où j’aurais un appel inattendu – « Ne quitte pas, je nettoie mon entre-fesses et je reprends l’appel , merci »-,  mais parce que mon téléphone portable c’est ma montre. Y’en a qui ont des rolex, des swatchs ou de vulgaires montres achetées 5 euros sur le marché. Moi j’ai un Nokia.
Et surtout, je n’ai pas de montre parce que je suis une tueuse sanguinaire de montre. Ai-je besoin de vous raconter l’histoire de la jolie montre que mes parents m’avaient offerte pour mes 18 ans et qui a fait PATATRAF la montre à l’aube de mes 19 ans ? Je la mettais sur mon poignet tout en fermant la porte de mon appartement. Pourquoi une telle acrobatie demandant une dextérité sans faille que je n’avais pas (et que je n’ai toujours point !) ? Parce que j’étais à la bourre pour aller à mon cours de maths à la fac… Ouais. Et donc en fermant la porte, PAF ! Oui , PAF ! Le côté verre de la montre a foncé droit sur le carrelage. Dommage. Et quand le verre est tout écrabouillé, on ne peut plus lire l’heure, non.
Depuis je me suis estimée trop dangereuse pour avoir une montre…et un jour j’ai découvert le téléphone portable qui en plus de pouvoir téléphoner de partout (euh sauf de la campagne gersoise paumée), permet aussi de savoir l’heure !
Comme je n’aime pas téléphoner et que j’estime ne pas avoir assez d’argent pour le claquer dans des communications téléphoniques qui coûtent la peau de l’arrière-train, je l’ai adopté pour être joignable e tparce que ça fait horloge et réveil ! Ah, c’est beau la technologie moderne !
Mon dernier téléphone, le plus simple du monde parce que je n’ai pas besoin du GPS , ni d’internet sur mon moblie, ni de pouvoir prendre des photos avec, ni d’une machine à laver le linge intégrée (ça quoique …), j’ai réussi, par une succession de chutes inopinées, à lui achever la petite lumière qui éclaire l’écran. Donc pour l’utiliser, il faut absolument une source extérieure de lumière. Pratique quand il fait noir, très noir et qu’aucun lampadaire, ampoule, soleil n’est à proximité.
Soit… même sans lumière interne, je l’aime quand même puisque la fonction horloge et réveil n’a pas été abimée par les multiples chocs qu’il a subi et qu’il subit encore.
Revenons-en à ce réveil difficile. Ce matin là, donc, comme tous les matins, j’emmène mon téléphone portable partout avec moi pour pouvoir vérifier de temps en temps que je ne suis pas à la bourre. Je prends donc ma douche avec le téléphone portable sur le meuble du lavabo et quand je sors de l’eau, -de l’hopital psychiatrique *qui aime danyboon comprendra* -, je regarde combien de temps il me reste.
Ce jour là j’avais pas mal de temps alors je suis sortie de la salle de bain téléphone à la main, je suis allée allumer le pc portable de ma mère pour vérifier mes mails (c’est la faute à mon chéri ça !). Je me suis donc copieusement affalée dans le canapé en pianotant 5 minutes. Or, sur les ordinateurs, autres merveilles de technologie, il y a l’heure aussi. J’ai donc momentanément oublié que j’avais un téléphone portable, et en voyant l’heure sur l’écran, je suis allée prendre mon petit déjeuner. Après ce petit déjeuner, je chasse les chats de la maison parce que les parents dorment encore et je cherche mon téléphone. Impossible de mettre la main dessus. Je refais donc tout ce que j’ai fait depuis ma sortie du lit. La salle de bain, le canapé, la cuisine. Impossible de le retrouver. Je regarde la pendule qui m’indique que c’est l’heure de partir. Je teste alors l’appel de moi-même avec le téléphone fixe. Evidemment y’a pas de réseau. Ah si ! 30 secondes après avoir raccroché, j’entends le bip significatif de l’arrivée d’un message, mais impossible de localiser l’appareil.
Je pars au boulot l’air décrépi. Bah ouais, je venais de perdre mon indicateur temporel, je peux pas m’en passer moi.
Je reviens à midi, je repars à sa recherche. Salle de bain, chambre, salon. RIEN. Ca m’énerve. Ca m’énerve beaucoup ! Je me dis que je suis vraiment qu’une couillette à poser les trucs comme ça, n’importe où et jamais les retrouver.
Ma mère me prête le sien temporairement, je me sens un peu moins nue chronologiquement parlant. Le lendemain, je me décide chercher encore et encore dans les moindres recoins. Sous la table, derrière les meubles, dans les tiroirs, par-dessus le frigo, même si ça parait improbable que j’eus songé à le poser temporairement à ces endroits là !
Ma mère me dit de regarder dans la poubelle. Je rechigne surtout que je viens de sortir le sac plein dehors. Mais d’un coup, il me revient  des flashs. J’essayais d’attraper le chat près de la poubelle et j’en ai fait tomber le couvercle. Peut être à ce moment là, j’ai laissé tombé le téléphone dedans ? Mais c’était en partant, donc je ne l’avais déjà plus.
Ne laissons point le doute nous habiter. Je sors de la maison, je prends la brouette et courageusement, j’étale le contenu du sac poubelle dedans. Oh c’est quoi ce truc vert et gluant ? Oh, mes serviettes hygiéniques usagées. Gloups. Burp. Avec un gros gant rose de plastique épais sur la main, j’ai fouillé, mais je n’ai rien trouvé. J’ai tout réemballé et je suis rentrée bredouille, persuadée que je n’allais jamais le retrouver.

Le soir même, en me couchant, j’essaie de réfléchir à l’endroit où ce maudit téléphone pourrait se trouver. Je refais un tour dans le placard de la cuisine, où sont mes céréales. Rien. Je regarde alentours de la poubelle, rien. Et là je me dirige droit vers le canapé. Je plonge ma main dans le creux du bras du meuble. Je fouille. Je sors un miel pops égaré, un petit poisson aimanté appartenant au jeu de pêche de mon neveu. Je fouille un peu plus. Je sens alors une forme parallélépipédique froide. Je sens les touches. Je sens que c’est mon téléphone. Je sors l’objet et HOURA !
Dire que j’ai fouillé une poubelle pour le retrouver pendant que ma mère était confortablement assise dessus …