Et c’est avec brio que les pisses-copies de fRance 2, avec la vélocité et l’absence totale de scrupules qui les caractérisent d’habitude, rentrent en fanfare dans la catégorie des « Pignouferies de Presse » que ce blog a inauguré il y a quelques mois et qui n’en finit pas de se remplir…
Je devrais arrêter de lire la presse. À ce rythme, ce sera bientôt la principale rubrique de mes billets et ce blog deviendra le mouroir des articles de presses échoués lamentablement sur les récifs de la réalité, le flanc ouvert et dégueulant les tripes puantes d’un journalisme d’opérette.
Cette fois-ci, c’est un chagrinant article d’écrivaillon approximatif, sur les soubresauts parlementaires relatifs à la fessée, qui aura ouvert les portes de la Pignouferie de Compétition à fRance 2. L’article, qu’on pourra lire ici pour se moquer, est un magnifique exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de journalisme, sauf si l’on désire ardemment passer pour une enclume.
Et ça commence très fort avec un titre aussi débile que contre-factuel : selon le poussif notule, les Français sont pour la fessée aux enfants.
Choqué par le titre, le lecteur apprendra par la suite qu’en réalité, si « les Français » se sont bien exprimés au sujet de la fessée, c’est surtout pour refuser, au travers d’un sondage, que cette fessée sois interdite.
Autrement dit, d’une part, ce ne sont pas « les Français », mais une poignée d’entre eux et d’autre part, ils ne sont pas « pour la fessée », mais contre son interdiction, ce qui laisse un monde d’interprétation que le pénible scribouillard en charge de cet étron aura franchi d’un pas vigoureux.
Pas vigoureux qui l’aura d’ailleurs amené, dans les paragraphes suivants, à empiler tous les poncifs possibles pour faire passer son message : la fessée, c’est supayr-mal et les Français se sont – forcément – trompés dans ce sondage.
Ainsi, on rappellera au passage que 18 autres états européens ont eu, eux, le courage progressiste d’interdire cette abomination éducationnelle qui forme, comme chacun sait, des êtres frustes, mal dégrossis, traumatisés, aux membres tordus par les trop nombreuses vexations postérieures, et qui deviennent tous des Hitler potentiels pour peu qu’ils chopent le pouvoir, moyennant une petite montée raciste ou nationaliste par exemple. Non ?
En somme, si des douzaines d’états se bousculent au portillon pour stigmatiser les parents dans leur façon d’éduquer leurs enfants, l’Etat français aurait bien tort de se priver. Rien de tel que la possibilité offerte aux charmants bambins d’appeler, à tout moment, une hotline pour dénoncer leurs parents à la DASS, pour rétablir une saine ambiance dans les familles : interdiction de dessert ? Paf, au cachot les parents tortionnaires ! Une giroflée à cinq pétale parce qu’on a flanqué le feu aux bégonias des voisins ? Zou, un appel à SOS Enfant Battu et voilà les méchants parents vertement tancés.
Pour les profs, en cours, qui rouspèteraient ensuite d’une perte d’attention des élèves, on trouvera bien.
Après ces constatations de bon sens visant à ne pas faire louper le coche du progrès triomphant à une France dépassée par dix-huits camarades de classe, on va discrètement railler les vioques qui en sont encore restés, sots qu’ils sont, aux méthodes d’antan où une bonne tape sur les fesses remettait, dit-on, les idées en place de moutards récalcitrant.
Et pour discréditer des vieux, rien de tel que les laisser parler. Ainsi, Bernadette Chirac déclare-t-elle : « une bonne fessée, ça ne fait pas de mal ». Ah la la quelle vieille pie, tout de même.
…
Petite consolation, tout de même : les commentaires de l’article sont, heureusement, plutôt de bon sens et montrent que les lecteurs ne se sont pas fait attraper par les bêtises journalistiques alignées comme des soldats de plomb dans l’article.
Maintenant, ne vous réjouissez pas trop : ces stupidités sont payées avec vos sous, la redevance.
Souriez, vous êtes taxés.