Vivre comme une blatte, dans les régions mal humides du monde
A l'ombre des messes basses et compissées
Vivre comme font les rats, en craignant la mauvaiseté de l'homme
L'angélique feu du cautère de fer rouge
Vivre auprès des crassiers pour voir des rêves s'ébouler en monceaux d'ordures
De ces présents dont ne reste que le ruban
Vivre la synécure des habitants souterrains de l'orpaillage métropolitain
La saleté de leurs regards mâtinés de cauchemars
Vivre en chien de fusil, dormir pesamment après chaque coup tiré,
A côté d'une personne...
Vivre au travers des gouttes du vin délicieux de l'injustesse de l'injure
Infuser par l'haleine fétide des dieux du comptoir
Vivre cabossé, loin la parturience des cadavres liftés, bien ficelés
Vivre en porc pour que les mots ne sont que des allers simples
Et les morts des parvenus à bon port
Vivre en silence, en Dieu, en tout ce qui n'est pas la biographie,
le fond de teint, le sourire psychopompe des reparus irréparables
Vivre en vain, au plus proche du ballon, captif de son vin
Vivre en vain mais vivre en baisant ce qu'il reste à baiser d'empreinte
au bord de tous les verres félés par la succion des baby boomés, mal tétés.
Vivre en son vin mauvais comme en la vague que saoule le clapotis.