Magazine Journal intime

Sale attente dans la salle d’attente…

Publié le 23 novembre 2009 par Lawrence Desrosiers

C’est aujourd’hui.

Marlène avait hâte que ça se fasse, ce rendez-vous calmerait ses inquiétudes.

Je suis dans la salle d’attente de mon médecin de famille. Chanceux, j’en ai un et le même depuis belle lurette. Étant donné que je viens de prendre ma retraite, j’anticipe avec tristesse le jour où il prendra la sienne.

Tous les patients en attente, arbore l’expression impassible des vaches qui regardent passer le train. Un monsieur vient tout juste de faire son entrée; il revient de chez le dentiste et tient généreusement compagnie à sa conjointe, qui attend de voir son médecin. Il raconte, avec moult de détails, tout ce que le dentiste lui a fait. Dents, égrenées, gencives fendues, couronne arrachée; mon toupet, lissé par la transpiration, m’a collé au front. Je vous épargne les détails, de peur de m'évanouir sur le champ et me péter le citron sur le clavier. Je me suis levé immédiatement pour m’éloigner de ce discours effrayant et ne pas succomber à un haut-le-cœur.

Pour me changer les idées, feuilleter un magazine périmé aurait régler l’affaire, mais avec le virus A H1N1, vaut mieux ne pas toucher à ce genre de chose dans pareil endroit.

Afin de boucler la boucle de mes petits malheurs, un autre monsieur, court et chauve avec une bouille comme l’ancien ministre Guy Chevrette, décide de se soulager d’une envie aux toilettes. Malheur, putréfaction, asphyxie. La salle d’attente devient sale d’attente. L’air frais se raréfie et disparaît, laissant toute la place à l’air vicié, que le coupable de la pollution feint d’ignorer. Encore une petite marche salvatrice.

Conclusion. J’aurais changé volontiers tous mes petits bobos physiques pour un problème de surdité et d’olfaction.

Lo x


Retour à La Une de Logo Paperblog