Magazine Humeur

La musique

Publié le 24 novembre 2009 par Feuilly

La musique me prend dans ses vagues

ses grandes vagues océanes

et m’emporte dans une gerbe d’écumes

aux portes de l’univers

aux confins de moi-même.

Elle m’emporte au pays des songes et des brumes

dans ces embruns laiteux où brille une étoile morte.

Je suis un grand voilier emporté par le vent,

je fends une mer de notes,

j’affronte des récifs,

je glisse au creux des flots…

Dans les mers boréales s’est noyé le cygne de Sibelius

alors que sous les tropiques,

Paul Gauguin n’en finit plus de peindre des femmes lascives,

couchées sur des plages d’infini.

Dans le vent des tempêtes

j’entends une symphonie de Debussy

tandis que claquent les voiles du grand mat d’artimon.

Puis la nuit est venue,

la grande nuit des commencements du monde.

Le vaisseau souffre, gémit

et se tord au-dessus des gouffres profonds.

La mort n’est pas loin.

Une corde de violon s’est brisée dans un cri.

Ce n’est qu’une mouette qui lutte avec elle-même.

Elle s’est posée là-haut dans les haubans

où elle a trouvé un refuge

et jouit du grand calme enfin revenu.

La mer n’est plus qu’un miroir démesuré

où se réfléchit le monde.

La mer est un miroir

où mon image s’est perdue.

La belle musique est morte,

vaincue par le silence

et quand se tait la dernière note,

il ne reste plus que mon désespoir

et l’éternel silence.

lafargebler.jpg

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