Hé ! Qui va là ? La page 20 bien sûr :)
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Ma bonne fée du jour me proposa de la suivre en backstage. Elle allait évidement retrouver son batteur et le réconforter après l'effort qu'il venait d'effectuer. Je songeais un instant à toutes les hystériques au dessous de nous qui rêveraient de m'arracher les yeux si elles savaient que je passerais du temps en loge avec eux. Cette perspective me fit sourire et j'acceptais son invitation. Nous nous approchâmes du bulldog qui faisait office de sécurité. Elle lui présenta le fameux sésame qui nous laisserait entrer au Paradis. "Elle est avec moi" dit-elle quand il tourna son regard agressif dans la direction. Je résistais à l'envie de le narguer et de crier que j'allais rencontrer les « Dieux » pour l'information des groupies.
Dans le dédale de couloirs que l'on emprunta, elle en profita pour me narrer toutes les qualités que possédait son beau musicien. Je décrochais rapidement de la discussion et attardais mes yeux sur les différents lieux qui nous apparaissaient. C'était la première fois que j'avais l'opportunité de passer derrière le miroir. Et ça me plaisait. Au fur et à mesure, un bruit sourd nous parvenait. Une fois devant la porte de la loge, je compris que c'est de là que sortaient tous ces sons. Un boucan infernal régnait dans la pièce où s'entassaient, musiciens, copains et groupies. Je ne me sentais pas vraiment à ma place et avais plutôt l'impression de revivre les folles nuits de mon arrivée dans la capitale. Très vite, quelqu'un proposa de se rendre dans un autre endroit afin de fêter leur réussite comme il se devait. Elle me proposa de me joindre à eux et avant que je n’aie eu le temps de répondre, je me retrouvais emportée par le flot humain qui sortait de la salle exiguë. L'endroit sélectionné était désert. Une opportunité car vu le nombre croissant de personnes qui franchissaient le seul, il aurait fallu choisir à un nouveau un espace plus vaste. Je naviguais entre les invités et ceux qui s'étaient incrustés. Je ne connaissais aucun de ces visages. Elle avait filé aussitôt qu'on était descendus de voiture et avait disparu dans la foule. Je n'avais pas eu le temps de la suivre et je ne l'avais pas retrouvée par la suite. De toute manière, je ne comptais pas rester trop longtemps. Alors le prétexte était idéal pour m'enfuir.
Je vis un groupe en cercle. Je m'approchais pour tenter d'avoir un aperçu de ce qui les captivait autant. Il se tenait là, debout, une groupie pendue à chaque bras. Il était l'archétype même de la Rock Star. Cheveux longs à tendance gras, une mèche lui cachant légèrement les yeux et sur laquelle il soufflait sans cesse sans se décider à l’attacher malgré la gêne qu’elle lui causait, torse nu, le jean moulant déchiré aux genoux, des vieilles bottes de motard en cuir, une chaîne qui pendait à la ceinture, des tatouages compliqués parsemés par ci, par là. Tout du chanteur ressortit des débuts du rock. Il affichait constamment un air de martyr. On aurait dit qu’il se prenait pour l’icône du grunge qui était décédée par suicide (ou meurtre, personne ne savait réellement la vérité) quelques années auparavant, tant son envie de l’imiter était flagrante. Débraillé, négligé, il donnait l’apparence d’un mec qui se foutait totalement de l’image qu’il renverrait. Je le soupçonnais pourtant d’étudier sa tenue vestimentaire pendant des heures pour se construire ce style qu’il voulait naturel et rebelle mais qui, au final, en devenait ridicule. Cependant, il faut reconnaître que RS avait tout pour attirer les filles comme des aimants. Il avait du charme. Beaucoup de charme. Physiquement ? Son corps était agréablement dessiné ce qui contrastait avec le fait qu’il n’en prenait guère soin au vu de ses abus. Le fameux « juste ce qu’il faut ou il faut » semblait taillé pour lui. Le plus frappant chez lui, était son regard. Mystérieux, envoûtant, pénétrant. Lorsqu’il posait puis fixait ses yeux sur une de ces proies, celle-ci tombait immédiatement sous son emprise. Tel un pantin, elle se pliait ensuite à tout ces désirs. Il connaissait son pouvoir et en jouait énormément.
RS ? Vous en voulez encore ? Ca arrive mercredi prochain !