Je grapille des minutes que je dépose dans mon calepin de moleskine ou sur ce qui me tombe sous la main. Ce sont des notes ou des morceaux du livre à réécrire sur l’ordinateur.
Pour l’ordinateur, j’ai besoin d’un créneau plus ample d’au moins 20 minutes.
Si je n’écris pas plusieurs jours de suite, il est plus difficile de reprendre car le rythme journalier crée une habitude. Certaines scènes néanmoins, plus difficiles, demandent des notes de préparation et créent une éclipse de plusieurs jours, une éclipse productive.
Je me rend compte combien il est difficile de tenir le rythme de 500 mots mais ils ont été posés pour matérialiser un amer virtuel. La création a son propre rythme qui n’obéit pas à la course du temps mais à d’autres cycles. Elle est ballotée entre intuition et structure, inspiration et contrainte. Les deux se nourrissent mutuellement. La structure seule serait stérile, l’inspiration seule serait dissoute dans les limbes.