une autre Brise Marine

Publié le 28 novembre 2009 par Araucaria

Oui, je sais...... en ce moment je ne vous offre que la mer, les paysages marins, les oiseaux marins, les bateaux... La mer pourtant je la vois chaque jour depuis mes fenêtres, et je rêve en suivant la progression d'un navire sur la ligne d'horizon ou en trouvant bien à sa place l'Archipel Toscan dont je ne me lasse pas. Bien au contraire, comment ne pas rêver, ne pas s'évader en contemplant l'Ile de Monte-Cristo... retour aux livres, à l'aventure avec Alexandre Dumas. La mer, je n'en suis pas frustrée donc. Elle est là si proche, si changeante, si vivante... Et puis chez moi, elle est présente aussi dans quelques marines ou aquarelles accrochées aux murs (des croûtes..., pas de Turner, de Bruegel ou de Joseph Vernet... etc...hélas...) et ces quelques représentations anciennes m'aident aux voyages, je regarde et je suis sur un pont, navire du 18ème ou 19ème siècle ou encore des années 1920, peu m'importe. Je hume l'odeur caractéristique des bateaux, bois, cordages, fioul, fumée, goudron, embruns un peu poisseux et toujours salés déposés sur les structures. Parfois même allez savoir je me retrouve "mousse" aidant à la manoeuvre et accrochée dans les haubans...

Nous allons rester quelques jours encore en mer... parce que j'en ai besoin en ce moment, parce que je ne peux assouvir une envie de voyage, parce que d'une façon ou d'une autre il me faut m'évader, rêver... rêver encore, rêver toujours aux horizons lointains.

Ce matin lisant une lettre à laquelle je suis abonnée j'ai découvert cette citation :

"Il est des portes sur la mer que l'on ouvre avec des mots." Rafael Alberti

Belle coïncidence, vous ne trouvez pas? Pas un hasard, non, un nouveau rendez-vous...


Martinique - Plage du Diamant - Photo trouvée sur le net

Brise marine

L'hiver a défleuri la lande et le courtil.
Tout est mort. Sur la roche uniformément grise
Où la lame sans fin de l'Atlantique brise,
Le pétale fané pend au dernier pistil.
Et pourtant je ne sais quel arome subtil
Exhalé de la mer jusqu'à moi par la brise,
D'un effluve si tiède emplit mon coeur qu'il grise ;
Ce souffle étrangement parfumé, d'où vient-il ?
Ah ! Je le reconnais. C'est de trois mille lieues
Qu'il vient, de l'Ouest, là-bas où les Antilles bleues
Se pâment sous l'ardeur de l'astre occidental ;
Et j'ai, de ce récif battu du flot kymrique,
Respiré dans le vent qu'embauma l'air natal
La fleur jadis éclose au jardin d'Amérique.

José-Maria de Hérédia

(Les Trophées)