Magazine Journal intime

Bon anniversaire ?

Publié le 28 novembre 2009 par Anaïs Valente

28 novembre.

Bon anniversaire bonne-maman.

Doit-on souhaiter leur anniversaire aux défunts ?  Fêter la naissance des morts, n'est-ce pas contradictoire ?

Elle aurait eu... et là, le trou noir.  Quand est-elle née ?  En quelle année ?  1917 ? 15 ? 13 ?

Impossible de m'en souvenir.   Je pense ne l'avoir jamais réellement su, alors comment m'en rappeler ?  Les grands-mères, on a l'impression que ça nait vieux, non ?  J'ai toujours connu la mienne vieille, comme si elle l'avait toujours été, depuis son plus jeune âge, alors l'année de sa naissance, c'était le cadet de mes soucis.

Bon, en cherchant bien, je pourrais la retrouver, cette année.  Dans mes papiers ou en questionnant ceux qui l'ont connue.

Mais dans quelques années...

Qu'en sera-t-il une fois, justement, que tous ceux qui l'ont connue ne seront plus de ce monde ?  Lorsque la micro-mémoire collective sera effacée à tout jamais.  Lorsqu'elle sera effacée à tout jamais.  Lorsqu'elle aura totalement disparu sans laisser de traces.

C'est vrai quoi.  On est là, sur cette terre, pour un bout de temps tout relatif, qui peut à la fois sembler tellement long, pour ensuite passer avec une rapidité effrayante.  Un bout de temps qui n'est finalement qu'une goutte d'eau dans l'océan d'êtres qui prennent, les uns après les autres, possession de leur existence et de la terre. 

Alors, une fois qu'on a poussé son dernier soupir, il reste quoi exactement ?  Du brol, des meubles, des fringues, des objets disparates, une vie entière résumée en quelques caisses.  Qu'on garde ou qu'on jette.  Qu'on brûle ou qu'on vend.

Puis les souvenirs.  Heureusement, les souvenirs.  Les nôtres.  Puis ceux qu'on transmet à nos proches.  Souvenirs qui, au fil des ans et des générations, s'effilocheront comme une mémoire touchée par l'Alzheimer, puis disparaîtront rapidement dans le néant.

Passque bon, faut pas se voiler la face, à part Mozart, Cléopâtre, Adam (et Eve of course, faut pas l'oublier), et les quelques rares (toutes proportions gardées) qui ont marqué l'histoire et les siècles, on est peu de choses en ce bas monde.

Qui se souviendra de moi en l'an 2100 ?  Qui se souviendra de moi quelques années après mon décès ?  Qui se souviendra de moi un mois après mon départ ?  Nin grand monde hein ma bonne Dame. 

Il restera seulement une toute petite trace, toute toute petite, un nin grand-chose, un chtit bouquin mauve, deux chtits bouquins roses, un blog abandonné dont les lecteurs ne comprendront sans doute jamais le pourquoi du comment de ce silence soudain.  Presque rien.  Rien.  Vraiment rien.

Je le disais, on est vraiment peu de choses.



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