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Tu nous as quitté dans ton sommeil, personne ne t’as dit adieu, mais on sentait ton départ, on voyait quelque chose de bizarre roder sans savoir ce que c'est..une brume que nous savions causée par les millions de barbecues improvisés ce jour là…mais non ! cette brume cachait quelque chose, voilait un départ, ton départ.
93 ans au cours desquelles tu as vécu une vie pleine d’événements, de changements, 6 enfants, 12 petits enfants, plusieurs départs, venus aussi, puis la maladie, l’Alzheimer t’as rattrapé, et c’est ainsi que tu commençais à appeler ta mère, partie elle aussi, y a bien bien longtemps.
"OU est tu ma mère, je ne sais plus comment faire ?" c’est que tu oubliais comment cuisiner tes bons ptits plats, tu t'es perdu quand tu t'évadais de la maison plusieurs fois, tu oubliais tes ptits enfants, et moi qui venait parfois jouer chez toi et gouter tes douceurs.
Tu me demandais à chaque fois qui était-je, je répondais que mon père était l’ami de ton fils parti lui aussi, et tu répondais avec la meme réponse, la même depuis plusieurs années, mais tu ne lui ressembles pas, et ça me faisait sourire à chaque fois.
Tu es partie, ton départ attendu est amer, très amer, nous pensions qu’avec la lucidité qui t’est revenu cette semaine, tu vas osé affronter le destructeur des souvenirs, l’alzheimer, tu te souvenais aussi de tout ce qu'on devait faire le jour de l’aîd, tu sursauter à chaque pas et tu te manifestais pour qu'on vienne à ton chevet, tu osais même quelques répliques ironiques adressés à ta petite fille; "non tu n'es pas ma petite fille toi, tu es noir de peau, tous mes enfants sont blancs comme neige moi!' Et malheureusement personne n'a hérité de la couleur de tes yeux bleu azure, de ton allure, de ton franc parler... J’ai souris en entendant dire tes commentaires piquants et j’ai embrassé ton front comme ça me plaisais de le faire en ne sachant pas que ce baiser serait le dernier baiser que j’allais te donner.
Adieu wassla comme j’aimais tant t’appeler un ptit bout de femme bien fort, qui a vécu le siècle et quelle siècle mais cette maladie traitre, l'Alzheimer l’a rattrapé pour la faire revenir en arrière, pour ensuite reculer et laisser la place à un monstre encore plus cruel , encore plus dure que la maladie, qui l'a emporté loin et qui hélas personne ne pourra lui résister.
Ton départ n’est pas triste, il est très léger, on t’as enterré ce soir, le jour même de ton décès, et c’est une page qui se ferme derrière une étape de vie, ton départ n’est pas triste mais casse cette habitude, déshabille ce coin qu’on croyait éternel, des adieu amers oui amers, adieu.. on t’aimait bien.. à bientôt..
A celle qui m’a inspiré Alice et l’alzheimer, tu me manques déjà, ta place est vraiment irremplaçable, puisse ton âme reposer en paix.