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Ce que je voudrais vous narrer, ce sur quoi je bute, , c'est ce qu'il
y a d'enfantin dans le militantisme."
J'ai lu il y a quelques années " Les Mots". Sartre y raconte ce que
son goût pour la littérature a de racines enfantines. Ce que je
voudrais faire, toute proportion gardé, je ne refuserais jamais le Prix Nobel qui m'échoiera à son heure, c'est mon équivalent pour la politique . De mon enfance, j'ai des souvenirs lointain d'agapes familiales. Tous mes oncles, mon père rassemblé à la même table.
Je n'ai pas le souvenir des mots, ni même du sujet précis. Je sais
juste les gestes, les mines. Les adultes parlent de politique, et je
suis tout absorbé par la cène.
Pour mieux expliciter les choses prenons un détour. J'ai souvent écouté des amis de mon âge évoquer leur goût pour le
football et ses racines. Ils décrivaient souvent, toujours le souvenir
qu'ils avaient de leur père suspendu au déroulement d'un match,
que ce qui s'y passait, chaque action, bonne mauvaise de l'équipe
qui portait les espérances paternelles avait des conséquences sur
lui.
Entendre parler politique m'a fait réaliser que des mots, des actes pouvaient avoir des conséquences sur mon père, sur des
adultes en général, que ces conséquences pouvaient être graves.
La politique, le goût que j'ai eu pour la politique, c'est la découverte
de la gravité des conséquences que les mots, les actes peuvent
avoir.