Nounou non agrée par la DASS

Je sens que cet été je vais pas avoir une minute à moi. Putain mais pourquoi j’ai voulu garder des bébés…encore ?!… Je sais très bien que ça va me saouler, à force. Me prendre le chou. Que je vais être vannée à la fin de la journée. J’ai cru que ca allait m’occuper. Egayer un peu mes journées. Ca pour être occupée, je suis occupée. Et ça piaille… Et ça crie… Et ça trépigne… J’en peux plus. En plus ils ont pas tous le même rythme. Quand y’en a un qui dort, l’autre se réveille. C’est l’horreur !… Pour être tranquille, je leurs ai fait des petits lits douillets. Et je les ai installés dans la salle de bain. Tout au fond de la maison. Comme ça je les entends pas. J’espère juste qu’ils ont assez d’air. C’est petit pour sept. Mais au moins ils se dispersent pas. J’en peux plus de leurs courir après. Ca court vite à cet âge là. Et les parties de cache-cache qu’en finissent pas !… Dès que j’en ai un, c’est un autre qui se barre… Je deviens ouf. Pas une minute à moi. Heureusement que c’est que pour deux mois !

C’est sûre que ça me fait mal au cœur de les entendre se jeter contre la porte. Ou contre le mur, comme ça. Mais si j’en prends un, faut que je prenne l’autre… C’est bon. J’ai pas que ça à foutre, non plus. Des fois j’ai envie de leurs dire :

« Eh les gars… c’est quand que je vis, moi ?… »

Rien que pour les repas, je passe déjà trois heures. Y’’en a quatre, ils sont au biberon. Y’en a, ils commencent à manger tout seuls : un peu de jambon, des coquillettes, du steak haché. Je fais plus de vaisselle pour eux que pour moi… C’est la panique.

On m’a conseillée de pas trop m’attacher. En plus. Puisqu’ils vont pas rester. Etre placés. Ou adoptés. Les deux petits noirs ils partent lundi prochain. C’est deux frères. Ils vont être séparés. Mais bon. C’est la vie ! Et pis les gens, ils ont l’air biens. Ils ont déjà acheté des jouets, de la bouffe. Tout. La petite rousse, elle devrait pas tarder à me quitter aussi. Ca va être un vrai déchirement. C’est ma chouchoute. Elle a des grandes oreilles et elle louche. Mais c’est la seule fille. Elle est trop mimi. Calme. Hyper câline. Et pour manger, il suffit de lui ouvrir une boite. Y’a qu’elle pour l’instant qui s’est mise au Whiskas.

C’est drôle la vie. Quand je pense que quand j’étais petite, ma pire phobie c’était de finir comme la vieille folle à chats qui nous faisait peur à Vitry. A ma copine et moi. Et que j’en ai déjà six. J’adore les chats. Au moins ça se suicide pas, un chat.

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“Si je préfère les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a pas de chat policier.” Jean Cocteau

“La devise du chat : peu importe ce que tu as fait, essaie de faire croire que c’est la faute du chien.” Jeff Valdez