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Faux poils au poil! (2e et dernière partie)

Publié le 06 avril 2008 par Catherinelunardi

Le début dans Faux poils au poil!

La semaine suivante, une idée ne me quittait plus. Je pensais à mon expérience avec les faux cils. Pourquoi ne pas y aller « all the way »? Des rallonges capillaires, ce serait tellement spectaculaire! Je grimaçai. Pas comme celles qui avaient poussé quelques années plus tôt sur les comptoirs et étalages des Aldos et autres magasins tendance de ce monde! Je voulais des vraies! Des belles! Qui auraient l’air naturelles…

Je me rappelai alors un magasin sur le Plateau, spécialisé dans les déguisements, où je ne trouvai que des perruques. Pourquoi pas? me dis-je. Avec une perruque, on peut jouer sur la couleur, la coupe… pas seulement la longueur. J’achetai un horrible petit nylon à quelques dollars pour me couvrir la tête et amorçai l’essai. Deux ou trois perruques plus tard, j’abandonnai. Ces faux poils étaient parfaits pour l’Halloween, mais pas pour la vie de tous les jours! Ce n’était pas sérieux! Je quittai l’endroit en promettant de revenir, sans grande conviction, et décidai de marcher jusqu’à chez moi. 

J’avais laissé tomber l’idée de la perruque, quand je remarquai un petit commerce sur ma droite. Un vrai salon de coiffure spécialisé dans les perruques et les rallonges capillaires! Alléluia! 

Une grande fille de race noire m’accueillit avec un large sourire. 

- Je cherche une perruque! lui dis-je avec aplomb.

Des clients, hommes ou femmes, entraient et sortaient du magasin comme s’ils traversaient un autre monde où ils pouvaient changer d’identité… J’observai les allées et venues, le visage à demi caché sous une longue frange blonde. Ou rousse. Ou noire. J’achetai la première perruque que j’avais vue. Avec trois cents dollars de plus sur ma carte de crédit et mes faux poils, je pris le chemin de la maison, décidée à passer à l’action.  

Avant de me lancer dans le vrai monde, je devais faire le test dans un milieu familier. J’acceptai donc une invitation à souper chez mes parents et mis ma perruque. 

Pendant tout le souper, ils s’exclamèrent sur la beauté de mes cheveux, leur lustre. Ils me demandèrent si j’étais passée chez le coiffeur. J’acquiesçai. Je mentais, évidemment, mais tentai de me convaincre que c’était pour une bonne cause, pour la science. J’étais fière de mon coup et surtout étonnée qu’ils n’aient pas découvert le pot aux roses. 

Un peu plus tard, le numéro de Marianne apparut sur l’afficheur. Je soupirai. Je lui en voulais toujours un peu d’avoir monopolisé l’attention du mec de la halte-bouffe. Il était à moi! Elle aurait pu me le laisser!

- Qu’est-ce que tu veux? lui demandai-je.

Elle rit, détendue. Elle n’avait aucun remords. Et une fois de plus, son audace me dérida.

- Je sors ce soir. Gros party underground au centre-ville. C’est un truc privé… Viens avec moi! 

Je souris et finis par accepter. Marianne avait toujours accès aux meilleures soirées. 

Je décidai de tenter le coup avec la perruque. J’étais cependant certaine que quelqu’un découvrirait la supercherie. Mais non! À deux heures du matin, je dus admettre que tout se passait comme sur des roulettes. Je fis même un malheur, que Marianne, avec ses boucles courtes, ne put égaler… 


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