Ils sont venus. Enfin. Nos agendas avaient fini par trouver un point commun. Nous avons passé une journée planète. Un dimanche ensoleillé où pourtant il a plu comme vache qui pisse.
Les journées planète sont des journées où c'est tout un monde qui se créé et dont chacun est l'acteur. De ces journées hors du temps où la pendule n'est qu'accessoire.
Ces journées ont de l'épaisseur. De la chair. Du battement.
Ca vibre. Ca tintinabule.
Soudain, le monde alentour se fait discret. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Il fait bon. Et si il pleut, c'est parce que la terre et les arbres veulent sans doute participer au festin.
S'abreuver de cette source qui tombe du ciel. Qui prend racine. Qui fait son miel.
Elles sont rares, elles sont précieuses ces journées planète.
L'amitié est un beau pays. Il ne connaît nulle frontière : il englobe.
Nous dîmes des bêtises. Nous rigolâmes de nos âneries. Nous parlâmes valeurs. Nous échangeâmes des sensations. Nous n'évitâmes pas des pensées plus graves, ou des moments plus douloureux, mais sûmes aussi dire des temps sourire, des espoirs. Nous prîmes le présent, scrutâmes hier, évoquâmes des demains à deux mains et deux pieds. Nous appréciâmes la nourriture. Ne vîmes nulle trace d'insurmontable. Toujours et partout de la simplicité. Et ce sentiment profond que le temps bonifie. Nous regards étaient mouvement. L'avenir ressemblait déjà à un possible, presque parfait, puisque nous ne savions pas de quoi il serait fait. Nous n'avions pas l'intention de le salir avec l'idée de ce qu'il ne serait pas.