Ce qui, en nous, travaille contre nous, est toujours mécanique et peut être cerné précisément si on fait des observations adéquates. Ce qui nous assaille peut presque toujours être délimité, circonscrit. Ce sont des forces qui sont limitées comme les limites qu'elles nous imposent, en nous étouffant, en nous barrant la vue, en nous coupant de nous-même. Elles sont parfois très fortes, brutales, mais elles ne sont jamais intelligentes. Il faut parfois du temps, beaucoup de temps, parce qu'on est déstabilisé, qu'on fait un grand méli-mélo de nos difficultés et de nos émotions - et c'est bien normal.
Mais il est rassurant de savoir, qu'avec du temps et de la patience, on peut en percer les rouages, le mécanisme à répétition et riposter pour faire sauter le barrage. Quand bien même, il faudra plusieurs années pour gratter le mur à la petite cuillère avant de parvenir à y faire un trou. Chacun fait avec les moyens du bord, et on est parfois des Robinsons malhabiles sur une île entourée d'une dépression qui ne nous laisse que peu de ressources.
Oui, se rappeler que contrairement à nos possibilités de lumière, qui me paraissent infinies, les forces de nuisances sont des automates qui agissent machinalement et qu'il est à notre portée de les mettre hors service, aussi ingénieux puissent-ils paraître.