Aller dans les bars pour cruiser et me retrouver avec une tonne de popotins plus raffermis que le mien se faire aller, non merci. Quand j’étais célibataire, moi, je préférais les sites de rencontre et leurs salons virtuels un tantinet à connotations osées pour titiller le mâle hétéro. Il n’y avait pas que des exhibitionnistes aux petites quéquettes et de potentiels psychopathes dans ces lieux de clavardage, il y avait aussi des toubibs spécialisés, des comptables honnêtes, des menuisiers non chômeurs, des profs de littératures non-prestataires d’aide sociale, des informaticiens passionnants, des mécaniciens intellos, etc…
Les incapables d’aligner dix mots intelligibles, même s’ils avaient le sex appeal de Clive Owen et de David Beckham d’après leur profil, je les jetais illico dans le panier à rebut. Après tout, mon but ultime étant de dénicher l’homme qui resterait assez longtemps dans ma vie pour me faire un ou deux mioches, je trouvais que l’intellect du mâle serait un bon atout pour ma descendance. Bien entendu, comme je ne voulais pas d’enfants laiderons, les postulants sans photographie étaient écartés, sauf si leur prose émerveillait.
Comme neuf fois sur dix l’homme ne savait pas ce qu’il recherchait, sauter à pieds joints dans le vif du sujet faisait en sorte d’éliminer les candidats qui recherchaient plus une histoire de cul que d’amour. Est-ce que mes nombreuses rencontres virtuelles m’auront permis de rencontrer le mec qui s’éternise dans ma vie depuis trois ans ? Non. Même si le marché de la rencontre est foisonnant sur Internet et qu’il y a de l’homme beau et brillant là-dessus, ça n’aura pas été dans le virtuel monde mais plutôt dans un remue-postérieurs que j’aurai aperçu le futur papa de mes petits. Si vous voulez plus de précision, c’est dans un 5 à 7 au Beaugarte sur le boulevard Laurier à Québec (le buffet est gratuit et pas de souper à se concocter, on se disait une amie et moi-même) que j’ai aperçu l’homme dans ma vie aux jours d’aujourd’hui.