Réformer ou chambarder ?

Publié le 04 novembre 2009 par Fbaillot

Comme la plupart des élus locaux, et aussi beaucoup de citoyens, le grand chambardement institutionnel mélangé avec la suppression de la taxe professionnelle m’inquiète.

Les soubresauts économiques et financiers de ces derniers mois nous confortent dans l’idée qu’il faut diriger les collectivités publiques, petites ou grandes, en “bon père de famille”. Aujourd’hui, par la volonté du législateur, nous sommes dans un énorme trou d’air, dans l’expectative et l’incertitude.

Notre commune a pu prospérer grâce au dynamisme de ses différentes composantes : les entreprises, les élus, les responsables associatifs, les enfants, les parents, attentifs les uns et les autres au renforcement du lien social entre tous. Nous voulons nous développer, investir pour préparer l’avenir et mettre en place les infrastructures et les services qui permettront à chacun de s’épanouir pleinement. Il nous faut pour cela une bonne visibilité.

La contrepartie versée par la communauté urbaine de Lille au fonctionnement de la commune représente aujourd’hui 43% de ses recettes. Qu’en sera t-il demain, et surtout, quelles marges de manœuvre aurons-nous pour équilibrer nos besoins avec nos possibilités ?

Les élus locaux réfutent globalement l’idée qu’ils aient des budgets dispendieux. A Templemars, nous épluchons très régulièrement toutes les possibilités d’économiser le moindre denier public.

Mais nous voulons aussi construire des équipements de qualité. Nous voulons l’excellence pour nos écoles, nos bâtiments à la disposition du public, nos installations sportives. Au moment des vacances, et dans le temps périscolaire, nous voulons offrir à nos enfants des loisirs qui contribuent à les faire grandir, pas seulement à les occuper.

Les collectivités locales sont les premiers donneurs d’ordre des entreprises de travaux publics, parce qu’elles construisent des lycées, des collèges, des écoles primaires ou maternelles, des infrastructures sociales, de transport qui répondent aux besoins de leurs populations pour les années qui viennent.

Nous voulons aussi être les porte-drapeaux du développement durable, respectueux de l’environnement, de notre cadre naturel, de notre identité. Il faut que nous en ayons les moyens, mais aussi une idée précise de notre devenir. Aujourd’hui, l’empilement incroyable des réformes en tous genres rend la prospective difficile, sinon impossible.

Chacun a conscience que l’Etat doit purger le niveau insupportable de sa dette, parce que c’est le cadeau que nous laisserons à nos enfants et petits enfants. Mais la solution ne passe assurément pas par l’assèchement des finances locales, garants essentiels du vivre ensemble.