degré V, XVIII (17)
Publié le 03 décembre 2009 par Moinillon
Enfin, on les voyait tous
dans l'immobilité fixés sur la pensée de la mort, se dire à eux-mêmes : Que
nous arrivera-t-il au moment de notre dernière heure ? Quel sera notre jugement
? Que deviendrons-nous pendant l'éternité ? De cette terre d'exil
passerons-nous au ciel, notre chère patrie ? Peut-il encore y avoir quelque
espérance pour de misérables pécheurs ensevelis dans les ténèbres et couverts
de confusion ? Nos prières et nos larmes ont-elles pu monter jusqu'au trône de
la divine Miséricorde ? Ah ! Que nous avons de motifs de penser et de croire
qu'elles ont été rejetées, méprisées et frappées d'un ignominieux dédain ! Et,
si elles ont été reçues favorablement, ont-elles été capables d'apaiser la
juste Colère de notre Juge ? De combien ont-elles fait avancer l'heure de notre
réconciliation avec Dieu ? Dans quel état nous ont-elles mis en sa sainte
Présence ? Quelles faveurs et quelles grâces nous ont-elles procurées ? Hélas !
nos bouches impures et criminelles, nos corps de péchés ont certainement bien
pu paralyser leur efficacité. Nous auraient-elles entièrement, ou seulement un
peu, réconciliés avec notre souverain Juge ? Serions-nous au moins déchargés de
la moitié de nos iniquités et guéris de la moitié de nos plaies spirituelles ?
Ah ! qu'elles sont énormes les dettes que nous avons contractées ? Et quels
travaux n'avons-nous pas à supporter ! Quelles satisfactions à offrir pour nous
en acquitter ? Est-ce qu'enfin nos anges gardiens, que nous avions si
indignement chassés, se sont rapprochés de nous ? N'en seraient-ils pas encore
fort loin ? Hélas ! tant que ces esprits célestes ne daigneront pas revenir
auprès de nous, nos efforts et nos travaux ne nous serviront de rien, nous
serons toujours sans espérance d'être délivrés et de recouvrer la précieuse
liberté des enfants de Dieu (cf. Rom 8.21), nos prières ne pourront nous
inspirer aucune confiance bien fondée, elles n'auront pas la sainteté requise
pour arriver vers le trône du Seigneur; car il est nécessaire que ce soient nos
anges, devenus de nouveau nos amis, qui les présentent à Dieu avec leurs mains
pures et saintes. saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la véritable et
sincère Pénitence»