degré V, XIX (18)
Publié le 04 décembre 2009 par Moinillon
Si vous passiez ailleurs,
vous en entendiez d'autres se communiquer leurs craintes et leurs espérances,
et se dire : «Pensez-vous que nous ayons fait quelques progrès dans notre
pénitence ? Obtiendrons-nous enfin l'objet de nos vœux et de nos désirs ? Dieu
écoute-t-Il à présent nos prières ? Croyez-vous qu'Il nous ouvre le sein de ses
Miséricordes et de sa Tendresse ?» À toutes ces questions d'autres répondaient
: «Qui sait si, comme nos frères les habitants de Ninive, nous ne pouvons pas
dire que Dieu révoquera la sentence terrible qu'Il a prononcée contre nous, et
qu'il nous délivrera des châtiments rigoureux que nous avons mérités ? Ah !
pour obtenir cette faveur insigne, redoublons de zèle et de courage,
accomplissons exactement notre pénitence. Quel bonheur pour nous, s'Il nous
ouvre la porte de sa Tendresse ! Et s'Il ne nous l'ouvre pas encore, ne
laissons pas de louer et de bénir son saint Nom, car sa Conduite à notre égard
est toujours juste et pleine d'équité, et de persévérer jusqu'à la fin de notre
vie à frapper à la porte de son Cœur par nos gémissements et nos larmes. Cette
constante importunité et cette persévérance Lui feront peut-être violence, et
nous obtiendrons ce que nous cherchons avec ardeur.» C'était ainsi qu'ils
s'encourageaient les uns les autres. «Courons, s'écriaient-ils avec un saint
enthousiasme; courons, ô nos chers frères, car nous avons besoin de courir, et
de courir de toutes nos forces : hélas, nous avons perdu la céleste compagnie
dans laquelle nous coulions des jours si doux et si agréables, nous nous sommes
égarés ! Courons donc; oui, courons, et n'épargnons pas une chair de péché et
de corruption; matons, immolons généreusement nos corps : ils ont donné la mort
à nos âmes.»saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la véritable et
sincère Pénitence»