PAR CE SIGNE, TU VAINCRAS ! (1) - Sur l'Affaire du Crucifix

Publié le 04 décembre 2009 par Hermas

«PAR CE SIGNE TU VAINCRAS»

«IN HOC SIGNO VINCES»

Crucifix accompagné des «Arma Christi»

à Poppiano près de Montespertoli en Toscan

EN GUISE DE PREAMBULE

Cet article a été rédigé par Mgr Masson à l’occasion de la désormais célèbre affaire Lautsi, du nom de cette italienne qui a obtenu condamnation de l’Etat italien par la Cour européenne des droits de l’homme, en raison de la présence de crucifix dans les salles de classe d’une école publique, où ses deux enfants ont été scolarisés en 2001-2002.

Il convient de rappeler brièvement les circonstances de ce litige, dont l’issue a dû remplir d’aise les enfers, lesquels ne doivent pourtant pas être avares de réjouissances en ces temps que l’Apôtre qualifiait déjà de «mauvais». L’affaire vaut qu’on s’y arrête, car la “campagne contre les crucifix” bat aussi son plein ailleurs, en Espagne notamment. Cette bataille de signes est hautement significative en une période où les Hautes Autorités de la Société Pluriculturelle, journalistiques ou politiciennes, font campagne pour justifier l’expansion en terres jadis chrétiennes des mosquées et de leurs minarets.

Cette Mme Lautsi, donc, a jugé la présence de ces crucifix insupportable, et contraire au principe de laïcité. La direction de l’école, appuyée ultérieurement par une directive du Ministère de l’instruction publique, a cependant rejeté ses réclamations.

Mme Lautsi a alors exercé un recours devant le juge administratif pour contester la décision ainsi rendue, et le juge a accepté de saisir la Cour constitutionnelle italienne, afin que soit examinée la constitutionalité de la présence des crucifix dans les écoles. Le gouvernement italien, partie à la procédure, a alors soutenu que cette présence était naturelle, parce que le crucifix n’était pas seulement un symbole religieux mais aussi, en quelque sorte, le drapeau de la seule Eglise (catholique) nommée dans la Constitution italienne, de sorte qu’il était également un symbole de l’Etat italien. La Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente. Le tribunal administratif a alors rejeté la demande de Mme Lautsi, en considérant lui-même que le crucifix était le symbole de l’histoire et de la culture italiennes et, par conséquent, de l’identité italienne. Il a jugé que le crucifix symbolisait les principes d’égalité, de liberté et de tolérance, tout autant que la laïcité de l’Etat – ce qui, il faut bien le concéder, était un peu curieux. Saisi à son tour, le Conseil d’Etat italien a également rejeté la demande de Mme Lautsi, en retenant que la croix était devenue l’une des valeurs laïques de la Constitution et représentait les valeurs de la vie civile italienne.

Mme Lautsi a alors saisi la Cour européenne des droits de l’homme en 2006, qui a accueilli favorablement son recours. Voici en quels termes, selon le Communiqué du greffe qui a été diffusé de cet arrêt de 16 pages(3 novembre 2009, requête n° 30814/06 – on peut consulter l’intégralité de la décision ICI ) :

«La présence du crucifix - qu'il est impossible de ne pas remarquer dans les salles de classe - peut aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux et ils se sentiront éduqués dans un environnement scolaire marqué par une religion donnée. Ceci peut être encourageant pour des élèves religieux, mais aussi perturbant pour des élèves d'autres religions ou athées, en particulier s'ils appartiennent à des minorités religieuses. La liberté de ne croire en aucune religion (inhérente à la liberté de religion garantie par la Convention) ne se limite pas à l'absence de services religieux ou d'enseignement religieux : elle s'étend aux pratiques et aux symboles qui expriment une croyance, une religion ou l'athéisme. Cette liberté mérite une protection particulière si c'est l'Etat qui exprime une croyance et si la personne est placée dans une situation dont elle ne peut se dégager ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés.

«L'Etat doit s'abstenir d'imposer des croyances dans les lieux où les personnes sont dépendantes de lui. Il est notamment tenu à la neutralité confessionnelle dans le cadre de l'éducation publique où la présence aux cours est requise sans considération de religion et qui doit chercher à inculquer aux élèves une pensée critique.

«Or, la Cour ne voit pas comment l'exposition, dans des salles de classe des écoles publiques, d'un symbole qu'il est raisonnable d'associer au catholicisme (la religion majoritaire en Italie) pourrait servir le pluralisme éducatif qui est essentiel à la préservation d'une société démocratique” telle que la conçoit la Convention, pluralisme qui a été reconnu par la Cour constitutionnelle italienne.

«L'exposition obligatoire d'un symbole d'une confession donnée dans l'exercice de la fonction publique, en particulier dans les salles de classe, restreint donc le droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions ainsi que le droit des enfants scolarisés de croire ou de ne pas croire. La Cour conclut, à l'unanimité, à la violation de l'article 2 du Protocole n° 1 conjointement avec l'article 9 de la Convention.»

No comment.

Il convient cependant de préciser qu'en Espagne, une initiative parlementaire d'un groupuscule nationaliste catalan, l'ERC, appuyée par le parti socialiste au pouvoir (PSOE) vient de demander au gouvernement espagnol, dirigé par M. Zapatero, dont on connaît l'anticatholicisme militant, de faire application de cette jurisprudence pour que soient ôtés les crucifix de tous les établissements scolaires publics. Mgr Jesus Sanz, archevêque d'Oviedo, a dénoncé là une véritable stratégie, qui veut changer l'âme, l'histoire et la tradition chrétienne de l'Espagne - en soulignant d'ailleurs que les réactions suscitées partout en Europe contre la votation suisse contre la construction de minarets ne procédait pas elle-même tant d'un accueil à l'islam que d'une volonté de rompre avec la tradition chrétienne de la vieille Europe. Comment qualifier cela sinon en parlant d'une haine diabolique de soi ?

Ce qui est très réconfortant est que les catholiques espagnols, qui ont le bonheur d'être solidement soutenus par leurs évêques, se montrent très fermes, en particulier les mouvements de parents d'élèves.

Dans le même temps, le Parlement polonais, lui, a approuvé hier, par 347 voix contre 40, une résolution en faveur de la présence des crucifix dans les écoles, de crainte que la même jurisprudence de Strasbourg ne fasse tache d'huile, en soulignant qu'il n'était pas acceptable de prétendre promouvoir la liberté religieuse au mépris "des droits et des sentiments des croyants". Le texte souligne que "le signe de la croix n'est pas seulement un symbole religieux et un signe d'amour de Dieu pour les hommes, mais que dans la sphère publique il rappelle la disposition à se sacrifier pour les autres, et exprime les valeurs qui construisent le respect de la dignité de chaque homme et de ses droits".

  Hermas.info

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L’italie est la Patrie de la Croix de Jésus par la volonte de Dieu

   N’en déplaise à la Cour européenne des droits de l’homme, qui vient de prendre une position inique sur la présence du Crucifix dans les endroits publics, tribunaux, écoles, hôpitaux, en Italie!

   Au nom de la «laïcité». Pour ne pas choquer quelques personnes qui expriment leur désapprobation, ces membres de la Cour, issus de différents Pays de l’Europe, qui ignorent sans doute l’histoire de ces Pays, leur formation, leur culture, leur religion, leurs traditions, se permettent d’émettre des jugements qui concernent la vie de tout un Pays, et de tout un Peuple, de rompre ainsi avec son passé bimillénaire!

C’est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme, et notamment à la liberté religieuse. C’est une atteinte portée à l’identité nationale, culturelle, religieuse d’une Ville, d’un Empire, l’Empire de Rome, dont on ne peut nier les racines chrétiennes antiques.

   C’est un abus de pouvoir qui manifeste une volonté délibérée d’effacer tout ce qui est «chrétien», car cela pourrait «offenser», ou «gêner» la conscience de quelques personnes, qui ne sont qu’une toute petite minorité, il faut le noter. Il suffit qu’un individu porte plainte auprès de cet Organisme, pour que ces Messieurs se permettent de décider sur des questions qui les dépassent.

   Effacer tout ce qui est chrétien: tel me semble être le but final de cette attitude, au nom de la liberté de conscience, de la laïcité de l’Etat.

   On ne peut nier à un Pays le droit de revendiquer ses racines, et en particulier ses racines religieuses profondes. Et si l’on continue dans ce sens, si, en raison de quelques protestations adressées à cette Cour «suprême», on peut s’attendre à tout.

   Pourquoi ne pas interdire aussi, en public, le port de l’habit ecclésiastique: la soutane (pour les rares prêtres qui la portent encore, mais qui revient chez les jeunes); le clergyman, noir ou gris foncé. Et même la Croix, si petite soit-elle, sur les prêtres habillés en civil: cela pourrait «offenser» les croyances religieuses ou non de certains citoyens

La Croix, dans un tribunal, ne peut-elle pas rappeler les hommes à pratiquer la justice, égale pour tous: à rappeler qu’un Innocent est mort sue cette Croix, accusé par ses coreligionnaires?

   La Croix dans une école, ne peut-elle rappeler à tous, quelle que soit sa religion, que nous sommes tous frères, libres et égaux en droit et en dignité surtout?

   Un ami musulman, Imam, m’expliquait pourquoi, en Arabie Saoudite, toute religion était interdite: Allah a choisi cette terre, où se trouve la Pierre noire, il y a envoyé son prophète Mahomet, pour en faire une terre sainte. Et c’est pourquoi, l’Arabie Saoudite tout entière était devenue la terre sainte qu’Allah s’est réservée: elle lui est consacrée, réservée, à l’exclusion de tout autre culte. C’est son domaine, son royaume.

   Et il ajoutait: La civilisation en Occident a perdu le sens du sacré. Les hommes politiques devraient être les premiers à mettre Allah, Dieu comme vous l’appelez, à la première place dans la société, et à veiller à ce que la vie civile et la vie religieuse soient conformes aux Commandements du Dieu que vous adorez! Rome, où Pierre est mort sur une croix, à Rome où la Croix de Jésus a été apportée par Hélène la mère de Constantin, est une Ville Sainte, et donc toute l’Italie, dont elle est la capitale, est une terre sainte. Pour vous, chrétiens, il devrait en être ainsi».

«Mais ce sont les hommes politiques qui, les premiers, renient leur foi, en n’appliquant pas ce que vous appelez les «Commandements de Dieu», en professant la «laïcité», c’est-à-dire, l’exclusion de Dieu de la société, en réservant la partie religieuse à une pratique privée qui n’a pas de conséquences sur la vie civile. C’est pourquoi nous, Musulmans, nous disons que l’Occident est devenu païen!».

   Jean-Marie Vianney, le Saint Curé d’Ars disait: «Laissez une paroisse pendant 30 ans sans prêtres, et les gens adoreront les bêtes.». Plus près de nous, le Pape Jean Paul II déclara, au cours d’une audience générale: «Dieu s’est dégoûté des hommes qui sont devenus pires que des bêtes«

   L’Ancien Testament nous montre précisément ce que devient l’homme quand il oublie Dieu, quand il se rebelle contre le Maître de la Vie, le Père de l’Amour, quand il Le rejette!

   Le peuple d’Israël, après la révolte contre le Dieu Tout-puissant, qui l’avait pourtant fait sortir de l’esclavage d’Egypte, «à main forte et à bras étendus», est frappé de châtiment: des milliers d’entre eux meurent des suites des morsures d’une invasion de serpents (cf. Nombres 21,4). A la prière suppliante de Moïse, le Dieu de Miséricorde intervient et fait élever un serpent d’airain: «Quiconque aura été mordu et regardera restera en vie»(Nombres, 21,8b).

   Annonce prophétique, reprise par le prophète Zacharie (12, 10) qui déclare: «ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé (cf. Jean 19,37).

Annonce prophétique que reprend Jésus, qui se l’applique à lui -même à deux reprises:

      «Et moi, élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi» (Jean, 12, 32)

«Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que JE SUIS» (Jean 8, 28).

Jésus s’attribue le Nom Divin que Dieu a révélé à Moïse. Et ainsi, le Fils de l’Homme, «JE SUIS», Dieu, est le seul qui peut guérir de la mort physique et éternelle.

   Le Crucifix est ainsi le symbole, l’instrument du Salut, de la Vie. Et c’est pourquoi le monde qui est tombé dans le «cycle de la mort «programmée» (avortement, euthanasie), dans une immoralité galopante dans tous les domaines, dans l’opposition à Dieu, ne peut espérer apporter au monde la paix, la justice, la prospérité. «Sans moi, vous le pouvez rien faire» (Jean 15, 6) déclare Jésus.

   Vouloir enlever le Crucifix est un acte grave à tous points de vue, et une offense pour les Chrétiens, un acte délibéré contre l’Eglise, une mesure anticléricale. Une offense grave à Dieu! C’est enlever au monde entier son salut, comme le proclame la liturgie du Vendredi Saint quand le célébrant découvre la Croix pour la présenter à la vénération des fidèles en chantant par trois fois:

ECCE LIGNUM CRUCIS

IN QUO SALUS MUNDI

PEPENDIT

VENITE ADOREMUS

Voici le Bois de la Croix

Auquel a été suspendu

Le Salut du Monde

Venez, adorons-Le

Cette attaque contre le Crucifix, doit nous inviter à Lui redonner toute sa place, sans notre vie, dans nos familles dans nos maisons: que le Crucifix y soit placé à la place d’honneur, pour que, en passant devant Lui, nous puissions regarder vers «Celui qui a été transpercé», Lui exprimer notre reconnaissance, notre amour, lui demander son pardon. Afin que ceux qui entrent dans nos maisons puissent y voir le Christ, le Crucifix: c’est un témoignage concret de notre foi, et nous ne devons pas rougir, bien au contraire, de nous montrer chrétiens.

   Ce qui a été tenté pour l’Italie a déjà été fait depuis longtemps en France. Raison de plus pour manifester, sans ostentation, notre foi en Dieu fait Homme, Mort sur la Croix et Ressuscité.

«Je suis chrétien, voilà ma gloire, mon espérance et mon soutien, mon chant d’amour et de victoire, JE SUIS CHRETIEN, JE SUIS CHRETIEN», chantions-nous de tout notre cœur lors de notre Communion Solennelle.

Et il me revient en mémoire un autre chant que nous chantions pendant le Temps du Carême. Il a disparu, mais il est toujours d’actualité. Puissions-nous le rependre avec foi:

Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Oh ! qu'il est bien juste qu'on l'aime,

Puisqu'en expirant sur ce bois,

Il nous aima plus que lui-même.

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Vive Jésus ! Vive sa Croix !

C'est l'étendard de sa victoire ;

De ce trône il donne ses lois,

Il conquiert le ciel et sa gloire.

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Vive Jésus ! Vive sa Croix !

De nos biens la source féconde,

Saint autel où le Roi des rois,

En mourant, rachète le monde.

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Vive Jésus ! vive sa Croix !

Prenons-la pour notre partage :

Ce juste, cet aimable choix

Conduit au céleste héritage.

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Ce n'est pas le bois que j'adore,

Mais c'est mon Sauveur, sur ce bois,

Que je révère et que j'implore.

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

Chrétiens, chantons à haute voix : Vive Jésus ! Vive sa Croix !

La Croix à Rome, dans l’empire romain, en Italie

   La Croix était l’instrument privilégié de châtiment des criminels, MAIS SURTOUT DES PREMIERS CHRETIENS qui, s’ils n’étaient pas livrés aux bêtes au Colisée, y étaient crucifiés, par centaines et par centaines.

   La croix, sur laquelle est mort Jésus, appelé «Chrestus» à Rome, est devenue le Symbole du Christianisme naissant en rapide expansion dans tout l’Empire Romain.

   Elle a marqué notamment en trois occasions la vie de l’Empire:

1.   Le Martyre de Saint Pierre

2.   La victoire de Constantin et sa Conversion

3.   Sainte Hélène apporte à Rome la Croix du Christ

(à suivre)

Mgr J. Masson