Une nuit Luna Vide parlait à sa pipe:
» Shalom, vaste pousse de débile oppulence
Sur toi j’appuie mes vers, messire qui me bippe,
Mue de coléoptère vêtu d’indifférence!
Je ne sais quand le col s’ouvrira sous la lame
De joie, le beurre se moule délicatement
Pour changer la résine en choisissant sa came
Bien que mon âme habile l’ignore royalement
Le plomb coule dans mes veines tandis que je m’élève
Aussi légère qu’une fade verveine
Qui brûle les mots qui fondent sur ma langue
Pour se désagréger au coeur sans foi d’alexandre
Les vois-tu ces phrases dillétantes
S’aligner sagement tandis que je m’oublie?
Les allitérations me serviront de lit
Quand des assonances je descendrai la pente
J’éteindrai le feu de l’homme-kiravi
Soulignerai de bleu les cernes de la fille
Donnerai même aux vieux l’illusion d’une joie
Qui arrive de nulle part pour partir en éclats
Et moi, revigorée par la nouvelle sève
Que je ferai couler au tranchant du canif
Je pourrais toujours dire que le seul fautif
C’est la tête de litote qui s’est prise dans un rêve »